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Les entreprises de l'événementiel s'inquiètent pour leur survie
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Les entreprises de l'événementiel s'inquiètent pour leur survie

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Les annulations s’enchaînent. Sans être frappées par une interdiction administrative et, malgré l’existence du pass sanitaire, les entreprises de l’événementiel se retrouvent dans une situation dramatique, voyant leur chiffre d’affaires disparaître sur les mois à venir et sans compensation suffisante de la part de l’État.

Cédric Angelone a créé, avec Eric Algoud, le syndicat des activités événementielles en 2020. Il regroupe aujourd'hui près de 400 entreprises de toute la France — Photo : D.R.

"Les annulations ne cessent de tomber depuis une bonne quinzaine de jours. Parfois même, juste une ou deux journées avant qu’un événement n’ait lieu, et nous devons rembourser les clients qui ont déjà signé", s’alarme Nicolas Gimenez, dirigeant associé de la société Magalie Traiteur (6 salariés), basée à La Ciotat, et de LSG Organisation, créée en 2013 et regroupant trois sociétés d’événementiel : Yachting Events, Séminaire Ski et Séminaire Sud. "Sur décembre et janvier, nous étions sur un chiffre d’affaires prévisionnels de 250 000 euros pour LSG Organisation et de près de 50 000 euros pour Magalie Traiteur. Nous allons perdre l’essentiel de ces sommes", poursuit-il inquiet. Pour Cédric Angelone, président du Syndicat des Activités Événementielles, créé au début 2020, en pleine crise sanitaire, la situation est également plus que préoccupante. "L’événementiel ne tombe actuellement sous le coup d’aucune interdiction administrative, mais, suite à la consigne passée aux entreprises par le ministère du Travail d’éviter les réunions inutiles, tout le volet corporate de nos activités est en train de s’effondrer", explique-t-il, annonçant des chiffres de plus de 50 % d’annulation enregistrée début décembre et de 85 % des événements annulés la semaine dernière. Selon Nicolas Gimenez, "l’activité avait pourtant bien repris depuis septembre". "Nous sommes les premiers touchés par l’arrivée de la cinquième vague. À l’heure actuelle, mes salariés gèrent les annulations, mais d’ici quelques jours nous serons à l’arrêt complet".

Remettre en place le fonds de solidarité

"Pourtant, nous nous sommes battus pour avoir un cadre sanitaire clair. Nous l’avons avec le pass. Mais les grands groupes, notamment sous la pression des syndicats de salariés, préfèrent éviter tout risque. Nous nous retrouvons dans la même situation que l’an dernier, sans l’ensemble des aides…", rappelle Cédric Angelone. Si l’État a toutefois accordé le recours au chômage partiel à 100 % et a mis en place une aide aux coûts fixes, qui s’applique si plus de 80 % du chiffre d’affaires de l’entreprise a disparu et si l’entreprise a un excédent brut d’exploitation (EBE) négatif, le président du SAE considère que les mesures ne sont pas suffisantes. "Dans nos métiers de l’événementiel, les entreprises sont souvent petites et à faible intensité capitalistique. Nous sous-traitons beaucoup de tâches techniques et le critère de l’EBE n’est pas pertinent. Aujourd’hui, les entreprises sont exsangues. Il faudrait vraiment remettre en place le fonds de solidarité qui nous permettait d’être soutenus à hauteur de 20 % du chiffre d’affaires. Notre activité ne va pas reprendre au moins avant mars prochain. Comment allons-nous passer ces 4 à 5 mois de latence ?", poursuit-il, évoquant la mise en place de nouvelles conditions générales de vente et la demande d’acompte de 90 % à la réservation (dont le remboursement en cas d’annulation serait lié à une fermeture administrative).

"Toute la filière est en souffrance"

Si une partie des activités b to c semble pour le moment épargnée, des annulations de concert notamment commencent à s’enchaîner jusqu’à la fin janvier. Sans interdiction administrative, les professionnels de l’événementiel se sentent démunis. "Nous ne représentons pas un pan entier de l’économie, comme les cafés-hôtels-restaurants par exemple. Nous sommes les seuls, avec les boîtes de nuit, à subir la situation. Mais c’est l’hiver et si nous ne réagissons pas, personne ne va nous aider. Toute la filière est en souffrance".

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