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Les bateaux à foils de SEAir mettent le cap sur les marchés militaires
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Les bateaux à foils de SEAir mettent le cap sur les marchés militaires

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Spécialisé dans le développement de bateaux à foil, le lorientais SEAir amorce une collaboration avec les Forces spéciales françaises et nourrit des ambitions sur le marché militaire européen.

SEAir a contractualisé avec la DGA. Ici Richard Forest (à droite) en compagnie de la ministre de la Défense, Florence Parly — Photo : @ SEAir

Concevant des bateaux à foils, ces appendices qui permettent de faire voler les navires au-dessus de l’eau, SEAir est sur le point de prendre une nouvelle envergure. Basée à Lorient, la PME de 15 salariés franchit en ce début d’année une étape clé de son développement en contractualisant avec le ministère des Armées. "Nous nous attendons à d’importantes perspectives dans les hydrofoils adaptés aux bateaux à moteurs. Nous allons développer avec la DGA [Direction générale à l’armement] un semi-rigide d’assaut pour les Forces spéciales. Une commande a été passée pour faire des évaluations, avant d’envisager d’autres unités", indique Richard Forest, le dirigeant de SEAir. Ancien patron de l’agence de conseil en transformations organisationnelles et digitales francilienne Aneo (200 salariés), implanté à Boulogne-Billancourt, il a créé SEAir à Lorient en 2016, deux ans après la victoire du Trimaran Aneo à la Route du Rhum 2014, avec une conviction : les foils constituent l’avenir des navires, et ne sont pas l’apanage de la course au large.

Ambitions dans le militaire

Le semi-rigide pour les forces spéciales permet à l’entreprise de s’ouvrir de nouveaux horizons après des débuts plus axés sur le nautisme. SEAir s’est rapidement distingué en faisant la "une" de la presse internationale pour son premier monocoque à voler au large. Basée non loin de l’anneau du port de pêche de Keroman, SEAir a travaillé sur un concept-boat pour Beneteau et intégré la fabrication de bateaux jusqu’à 8-12 mètres. Au-delà de ce gabarit, l’entreprise, qui emploie 15 salariés, se concentre sur les études, notamment pour des navires de service de 25 mètres dans l’offshore.

La collaboration avec l’Armée française renforce les ambitions de la PME bretonne sur les marchés militaires en Europe. "Nous y sommes encouragés par le ministère de la Défense lui-même. Nous travaillons sur un concept de bateau de 20 mètres pouvant aller à 50 nœuds avec des partenaires industriels espagnols et danois. Un projet sur un cycle long qui va nécessiter du temps et de l’argent", assure le dirigeant lorientais.

Une levée de fonds à venir de 3 à 5 millions d’euros

Dans ce cadre, SEAir opère une double levée de fonds, amorcée avec l’aide du cabinet parisien Spark. Ce dernier vient d’accompagner SEAir sur un "bridge financier", une levée transitoire, réalisée auprès des investisseurs actuels, dont un family office [pool d’actionnaires familial]. Il va permettre de boucler dans la foulée une levée de fonds de 3 à 5 millions d’euros auprès d’entreprises de taille intermédiaire et de grands groupes industriels. L’objectif est de renforcer la trésorerie le temps des développements et surtout de booster les recrutements du bureau d’études et du service commercial.

SEAIr s’est par ailleurs engagé avec IMSolutions, l’Université de Bretagne Sud et le CNRS dans le cadre d’un projet de coopération de drones de surfaces volants pour la surveillance des océans, une première mondiale. Le programme est doté d’un peu plus de 500 000 euros de subventions.

Richard Forest a cédé son entreprise d’informatique, en île de France (25 millions d’euros de chiffre d’affaires et 200 salariés) pour mettre le cap sur « l’aventure » des foils — Photo : Xavier Eveillé

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