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SEAir élargit l'horizon des bateaux volants
Lorient # Industrie # Levée de fonds

SEAir élargit l'horizon des bateaux volants

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Visant depuis 2016 à généraliser l’intégration des hydrofoils dans l’industrie navale, la société créée par Richard Forest atteint des résultats prometteurs dans le transport maritime, au service des civils comme des forces armées. Avec une nouvelle levée de fonds dans le viseur.

Richard Forest, fondateur et dirigeant de SEAir — Photo : Bertrand Tardiveau

Entreprise qui conçoit et intègre des hydrofoils, appendices permettant aux bateaux de voler au-dessus de l’eau, SEAir pousse les murs. Ancrés près de l’aire de réparation navale de Lorient Keroman, ses bureaux viennent de doubler en surface pour atteindre près de 300 m2 en complément de son atelier qui couvre plus de 800 m2. Il s’agit d’une étape de plus pour Richard Forest, fondateur et dirigeant de SEAir qui voit déjà plus loin et prépare une nouvelle levée de fonds, "entre 3 et 5 millions d’euros".

Vedettes de luxe et de combat

Agé de 53 ans, cet ingénieur passionné de voile a déjà parcouru un long chemin. S’inscrivant dans le sillage du navigateur Éric Tabarly, il défend un usage élargi des foils. "Cette technologie qui remonte au milieu du XIXe siècle est appelée à s’imposer au-delà de la seule course au large, car elle permet de soulager la carène des navires en leur assurant une meilleure stabilité et une vitesse accrue avec une réduction significative de sa consommation d’énergie", insiste Richard Forest. Si la genèse de SEAir s’est inscrite dans le nautisme, sa maturation s’est exercée au contact des forces spéciales de la Marine nationale à travers le projet Eflyco qui s’est achevé en 2020.

Ayant levé 6 millions d’euros depuis ses débuts et consolidé son savoir-faire sur le retrofit d’embarcations déjà existantes, l’entreprise entend désormais progresser à partir de programmes neufs et toujours plus ambitieux. Employant une quinzaine de salariés, elle commence à entrevoir le début de sa rentabilité. Outre le secteur militaire, l’univers du luxe est très demandeur. En lien avec le chantier naval Al Seer Marine (Émirats Arabes Unis), SEAir travaille depuis l’an dernier à la réalisation de bateaux à passagers allant jusqu’à 40 mètres de long en vue d'effectuer des liaisons entre Abu Dhabi et Dubaï. Pour une enveloppe d’environ 2 millions d’euros, SEAir est également depuis quelques semaines partie prenante dans la mise au point de vedettes d’intervention rapides et furtives d’environ 20 mètres de long pour les forces spéciales dans le cadre d’un programme européen (Transflytor).

Vers des partenariats industriels

"Quel que soit le mode de propulsion, la transition énergétique en mer devra forcément passer par les foils. Alors que des acteurs importants se structurent partout en Europe sur ce marché émergent, nous devons renforcer davantage notre assise technologique et industrielle", plaide Richard Forest. Pour passer la vitesse supérieure, il s’agit notamment pour SEAir de parvenir à fiabiliser des foils couplés à des pods électriques pouvant aller jusqu'à 400 kW de puissance, contre 150 kW aujourd'hui. L’un des enjeux passe aussi par la définition de partenariats avec des grands constructeurs nationaux. Au risque, sinon, de voir s’évanouir au loin les promesses d’une expertise où la France gagnerait à rester motrice.

Lorient # Industrie # Nautisme # Naval # Production et distribution d'énergie # Maritime # Services # Levée de fonds # International
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