Les solutions conçues par la start-up montpelliéraine Sonup (48 salariés) pour évaluer les troubles auditifs ont convaincu, depuis sa création en 2019, plus de 600 professionnels de l’optique-audio, qu’ils soient audioprothésistes, ORL, orthophonistes ou opticiens. Au fil du temps, l’entreprise a recueilli un nombre grandissant de demandes sur l’ajout de fonctionnalités permettant le partage de données en lien avec les tests audiométriques réalisés sur les patients. Proposés dans l’offre initiale de Sonup, ces outils viennent d’être rassemblés dans Socare, société sœur qui vise un marché s’étendant bien au-delà du segment de l’audiologie. "Des pilotes réalisés pendant 18 mois auprès de kinés, de prothésistes et d’infirmières ont montré l’intérêt d’étendre cette plateforme à toutes les professions médicales et paramédicales", précise Maxime Balcon, PDG de Sonup et Socare.
Les atouts de la télé expertise
La solution de Socare propose de fonctionnalités de réseau (messagerie, partage de documents, génération de comptes rendus opératoires ou d’appareillage, mise à disposition d’informations scientifiques, etc.) plus adaptées aux besoins de professionnels de santé qu’un simple mail ou qu’un réseau social comme LinkedIn. Elle est aussi sécurisée, tous les utilisateurs devant disposer de leur Carte de Professionnel de Santé (CPS). L’objectif est de faciliter la communication entre médecins autour de la pathologie du patient. "Nous voulons structurer la télé expertise, l’une des cinq branches majeures de la télémédecine. Par comparaison, la téléconsultation est limitée car elle impose d’être connecté en même temps que le patient. Notre outil repose sur une communication asynchrone, permettant de solliciter à tout moment l’avis d’un confrère plus spécialisé", poursuit Maxime Balcon.
Pour se démarquer des solutions concurrentes et déployer son outil auprès du plus grand nombre, Socare mise d’abord sur son modèle économique : l’inscription restera gratuite en 2024. Puis Socare instaurera le paiement pour le module de télé expertise. À terme, la start-up se rémunérera en prélevant des frais de fonctionnement à l’acte, à hauteur d’1 euro pour le professionnel requérant, et de 2 euros pour le professionnel requis. "Globalement, la plateforme sera financée par les industriels de la santé. Les fabricants de dispositifs médicaux ont de fortes contraintes légales pour communiquer. Nous leur permettrons de diffuser de l’information travaillée, sans aucun contenu publicitaire, vers les professionnels de santé", explique Maxime Balcon, qui précise que la recherche d’industriels partenaires a débuté.
Nourrir la croissance des deux sociétés
Après le dévoilement d’une première version de Socare, début février, lors des Assises ORL à Cannes, l’entreprise vise 300 clients actifs dès la fin du mois de mars 2024. Puis une version enrichie de nouvelles fonctions sera lancée au deuxième trimestre. "Fidèles à notre approche de proximité, nous explorons d’abord le Languedoc-Roussillon, où nous créons des groupes d’expérimentation de 4 à 5 personnes par zone", évalue le PDG, en rajoutant qu’en parallèle, la stratégie de croissance de Sonup se poursuit.
Sonup vise le seuil de rentabilité en 2024
L’activité de vente de matériels, qui compte déjà près de 400 clients, sera étendue à un millier de cibles d’ici la fin d’année. L’entreprise, qui ne communique pas son chiffre d’affaires, indique qu’elle l’a triplé en 2023 et prévoit de le quadrupler, atteignant le seuil de rentabilité, en 2024. Pour soutenir le développement des deux sociétés, une dizaine d’embauches sont prévues à terme, "si les objectifs de Socare sont tenus", conclut Maxime Balcon.
