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Benoît Laval, entrepreneur et champion de trail
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Benoît Laval, entrepreneur et champion de trail

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Patron de l’équipementier Raidlight et ex-sportif de haut niveau, Benoît Laval a couru partout dans le monde et relevé les défis les plus fous, notamment l’Ultra Trail Gobi Race en Chine (400 km non-stop). L’Isérois revient sur son parcours, partagé entre sa vie de chef d’entreprise du textile et sa passion pour le sport.

Benoît Laval, entrepreneur et coureur passionné. Car le patron de Raidlight possède aussi un palmarès d’ancien vice-champion de France de trail et de double champion de France de raquettes à neige — Photo : BL

Natif de Créteil, le fondateur de Raidlight, Benoît Laval, commence à courir à l’âge de 10 ans, un peu par hasard, sous l’influence de son père marathonien. Il ne lâchera plus les baskets, les usant d’abord sur les pistes d’athlétisme, aussi motivé par la camaraderie que par le sport lui-même. "J’étais réservé et fragile. La course à pied et la compétition m’ont permis de gagner de l’assurance", confie l’intéressé, qui intégrera une école d’ingénieurs avec option textile à Lille. Avant d’entrer à Saint-Cyr-Coëtquidan pour son service militaire.

Promu officier à 24 ans, il est affecté à Bourg-Saint-Maurice (Savoie) où il découvre la montagne. "J’ai dû apprendre à m’affirmer et à prendre des responsabilités", estime Benoît Laval qui, dès lors, n’a qu’une idée en tête : vivre en région Rhône-Alpes, près des cimes.

Les débuts de Raidlight à Saint-Etienne

Le jeune ingénieur trouve du travail à Saint-Etienne dans une entreprise textile et court cinq fois par semaine, seul. Il découvre l’univers du matériel d’outdoor (sacs à dos, tente…) et, rapidement, commence à créer ses propres produits. "Je voulais des produits plus légers et plus techniques pour ma pratique. Je cousais tout moi-même", raconte-t-il.

En 1999, Benoît Laval crée, avec son patron, une nouvelle entreprise, l’équipementier sportif Raidlight, à laquelle il consacre ses soirées et ses week-ends.

Des podiums en France et à l’étranger

"Je vendais sur des stands, sur les courses. J’avais notre gamme de dix produits, deux tréteaux et une planche dans ma voiture. C’était vraiment artisanal !", s’amuse l’entrepreneur, qui épingle alors régulièrement des dossards sur les raids aventure et les trails. Non sans grimper sur les podiums… Vice-champion de France de raid d’orientation à trois reprises, classé deuxième au championnat de France de trail en 2009, il a par ailleurs remporté l’Annapurna Mandala Trail en 2010 (350 km par étapes). Il participera même à "l’Ultra Trail Gobi Race" en 2015, en Chine… une épreuve de 400 km non-stop. Entre autres performances… Puisqu’il possède encore un double titre de champion de France de raquettes à neige à son palmarès.

Saint-Pierre-de-Chartreuse pour rester dans la course

Au début des années 2000, Benoît Laval se consacre à temps plein à son entreprise qui connaît une croissance de 15 à 40 % et emploie bientôt une vingtaine de salariés. En 2010, la société rachète Vertical puis, en 2011, elle vient s’installer à Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère). Dans ce village, Benoît Laval trouve un cadre de vie idéal pour entretenir sa flamme sportive et professionnelle : "Raidlight est l’incarnation de ce qui me fait vibrer : l’alliance de ma passion pour la course à pied et de mon métier d’ingénieur textile."

En 2016, pour permettre à la société de franchir de nouveaux caps, il accepte la proposition de Rossignol de faire entrer Raidlight – qui compte alors une cinquantaine d’employés – dans le groupe. Mais les orientations stratégiques ne lui correspondent bientôt plus et il quitte le navire en 2019.

Benoît Laval est notamment connu pour avoir cofondé l’équipementier sportif Raidlight en 1999 à St-Etienne, avant d’installer l’entreprise à Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère) — Photo : Raidlight

Retour aux affaires

Un an plus tard, il reprend les rênes grâce à une levée de fonds de 2,2 millions d’euros et s’attelle à la relance de l’entreprise. En parallèle, il rachète une agence de voyages proposant des trails et randonnées : Trail to Be Alive. Et organise, dans le monde entier, des d’événements "sport et tourisme".

Aujourd’hui, à 51 ans, Benoît Laval gère les deux entreprises (pesant 5,5 M€ de CA pour Raidlight et 600 000 € de CA pour Trail to Be Alive) avec une passion intacte, même si la crise économique complique les perspectives. Cependant, comme en ultra trail où tout coureur subit des hauts et des bas, Benoît Laval s’accroche et poursuit sa route entrepreneuriale et sportive. Les deux se révélant intimement liées. "Je continue à courir, moins en compétition, mais en allant plus loin, sur des formats différents et dans le partage", confie Benoît Laval. Avide de défis, l’entrepreneur trailer prouve que les succès ne sont pas uniquement liés aux hasards. "Je souhaite donner le meilleur de moi-même dans tout ce que j’entreprends", conclut-il.

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