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Benoît Laval : "Raidlight et le monde du trail sont encore en convalescence"
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Benoît Laval fondateur et dirigeant de Raidlight "Raidlight et le monde du trail sont encore en convalescence"

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Un an après sa reprise par son fondateur Benoît Laval, l’ex-filiale de la branche outdoor du groupe Rossignol affiche des résultats satisfaisants mais encore loin de son niveau d’avant Covid.

Benoît Laval, fondateur de Raidlight, avait cédé sa société au groupe Rossignol en 2016 avant d’en reprendre le contrôle en août 2020 — Photo : DR

En août 2020, vous avez racheté au groupe Rossignol l'équipementier sportif spécialiste du trail et de la course à pied, basé à Saint-Pierre-de-Chartreuse, que vous aviez fondé en 1999. Quel bilan tirez-vous de cette première année de reprise ?

Avant la pandémie de Covid-19, Raidlight faisait 8 millions d’euros de chiffre d’affaires. La crise sanitaire et l’arrêt brutal des courses un peu partout dans le monde ont divisé les ventes par deux (la marque est présente en boutiques spécialisées sur sur internet, NDLR). Nos clients sont des gens qui participent à l’Ultra Trail du Mont Blanc (UTMB) au marathon des sables. Or quand il n’y a pas de courses, vous ne remplacez pas votre sac à dos, votre veste, votre maillot, votre pantalon, etc. Est-ce que l’activité a aujourd’hui repris ? Nous sommes à un niveau intermédiaire. Nous pensions faire un chiffre d’affaires de 3,8 millions d’euros sur l’exercice que nous avons terminé au 31 juillet. Finalement, nous serons à 4 millions d'euros, soit 5% de plus que ce que nous avions prévu. Nous sommes donc très satisfaits de notre première année mais Raidlight et le monde du trail sont encore en convalescence.

Quel est désormais l’objectif ? Retrouvez rapidement votre niveau d’avant crise ?

Rapidement, non ! L’objectif est d’avancer au rythme du marché qui n’est pas encore revenu à la normale et qui malheureusement risque de mettre du temps pour y arriver. La crise sanitaire et ses conséquences sont loin d’être terminées. Il y a le Covid mais aussi tous les problèmes d’approvisionnement et transport, la pénurie de matière dans le textile comme dans d’autres domaines. Et cela impacte fortement le marché. Au final, nous tablons plutôt sur un retour à 8 millions d’euros de chiffre d’affaires sous trois ans.

Quelle stratégie comptez-vous mettre en place pour y parvenir ?

Nous allons miser sur ce qui fait l’ADN de Raidlight, à savoir l’innovation et les produits techniques de qualité pour trailers passionnés. Et bien entendu le made in France. Cette année, nous avons déjà relancé l’Atelier Made In France que Rossignol avait décidé d’arrêter fin 2019. Nous avons réinvesti 50 000 euros dans de nouvelles machines qui sont venues compléter le matériel que nous avions hérité de Rossignol. Nous pensons réinvestir 100 000 euros sur les deux prochaines années pour faire grandir cet atelier, qui emploie aujourd’hui 6 salariés (27 au total chez Raidlight, NDLR) et que l'on espère porter à 12 salariés d'ici l'année prochaine et 30 salariés sous trois ans.

Cap sur l’innovation, le made In France mais aussi la transition écologique ?

Parfaitement. Nous avons pour objectif de produire les trois quarts de nos produits à partir de matières recyclées. Pourquoi ? Parce que nous avons la conviction que c’est indispensable pour la planète et aussi pour répondre aux aspirations de nos clients. Nous ne serons pas innovants et différents avec des matières recyclées. Ce n’est pas ça qui va porter notre croissance future mais ne pas le faire, ce serait manquer un virage que tout le monde prend et ne pas être pérenne à long terme.

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