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L’économie en Région Sud s’est montrée résiliente en 2022
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L’économie en Région Sud s’est montrée résiliente en 2022

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Après une année 2022 marquée par un maintien global de l’activité économique, la Banque de France et certains représentants des secteurs clés de l’économie dresse un bilan de l’année passée. Ils anticipent un ralentissement en 2023 et appellent à la vigilance de tous sur le niveau des trésoreries et au maintien de la rentabilité.

Les informations collectées auprès d’un échantillon d’entreprises et d’établissements représentatifs de l’économie régionale dans l’Industrie, les Services Marchands et la Construction, confirment les tendances observées lors des enquêtes mensuelles de conjoncture de la Banque de France : "L’économie régionale s’est montrée résiliente en 2022." — Photo : DR

"Résilience en 2022, ralentissement en 2023 et reprise en 2024." C’est avec ces trois R que Jean-Christophe Ehrhardt, directeur régional de la Banque de France, a résumé le bilan annuel de conjoncture.

2022 année de résilience

Les chiffres ont parlé. En 2022, malgré un contexte "fait de chocs et d’incertitudes", l’économie régionale s’est montrée résiliente en 2022 et a su, pour la majeure partie, faire face aux pressions inflationnistes (+6 %).

Ainsi, la Banque de France note une progression d’activité dans l’industrie (+11 %), liée essentiellement à un effet prix (+15 %), un niveau satisfaisant dans les services marchands (+10,7 %) en dépit de la hausse du coût des intrants et une visibilité toujours partielle dans la construction avec une diminution des mises en chantier et une demande publique sans évolution importante.

La croissance est par ailleurs contrainte par des difficultés de recrutement, dans tous les secteurs. Dans les services, près de deux tiers des entreprises peinent à embaucher, en particulier dans le transport où ces difficultés ne permettent pas d’atteindre les niveaux d’activité espérés.

Des trésoreries en baisse

Jean-Christophe Ehrhardt appelle à une vigilance toute particulière sur les niveaux de trésorerie : "Dans l’industrie, qui a notamment choisi d’investir dans la hausse des stocks pour prévenir une baisse des marges, les industriels ont mangé l’intégralité de leur surplus." Serge Hincker, président de l’ARIA sud (association régionale des industries agroalimentaires) redoute d’ailleurs un assèchement des trésoreries et peut-être des défaillances : "Face à des difficultés plurielles (hausse des prix des matières premières et de l’énergie, difficultés de recrutement, inflation), notre secteur, qui représente 1 000 entreprises, 37 000 emplois directs, près de 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires, vit une période plutôt sombre. Je ne connais pas beaucoup d’entreprises qui ont amélioré leur résultat en 2022."

Du côté de la construction, effectifs et investissements sont restés stables dans un objectif de maintien de la rentabilité, que la moitié des entreprises anticipent comme dégradée en 2023. Enfin, dans les services, près de la moitié des dirigeants évoquent une rentabilité à la baisse et prennent d’ailleurs une position de prudence en termes d’investissement pour 2023", ajoute Eric Sella, adjoint au directeur des affaires régionales Paca de la Banque de France.

2023 : maintenir les marges

Alors qu’une récession était à craindre, la Banque de France mise plutôt sur un ralentissement sur 2023. "Hormis dans la construction où un léger fléchissement (-1,6 %) est anticipé, les secteurs de l’industrie et des services marchands devraient ralentir leur rythme de progression, souligne le directeur régional. Tout l’enjeu pour les entreprises va être de maintenir les marges dans un environnement challengé." Pour autant, Nicolas Ferrand, président du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables et juge consulaire au tribunal de commerce de Marseille remarque que le "raz de marée des défaillances n’est toujours pas arrivé." Jean-Christophe Ehrhardt confirme : "Avant la crise sanitaire, on enregistrait une moyenne de 5 100 défaillances par an en région Paca. Nous avons atteint un point bas il y a 18 mois avec une moyenne de 3 000 défaillances. Aujourd’hui, le rythme est d’environ 4 400 défaillances. Si on considère que nous allons enregistrer en moyenne 100 défaillances supplémentaires par mois, nous aurons atteint les 5 000 défaillances à la rentrée prochaine."

Si le nombre de défaillances n’explose pas, Nicolas Ferrand constate tout de même une inflation du nombre de dossiers de liquidation judiciaire au tribunal de commerce de Marseille. "Alors qu’avant Covid, on enregistrait 80 % de procédures de redressement pour 20 % de liquidations judiciaires, le ratio s’est aujourd’hui inversé. Dans un contexte conjoncturel plus difficile, les dirigeants se disent qu’il vaut mieux baisser le rideau tout de suite, plutôt que de prendre le risque d’amplifier les pertes en redressement."

Région Sud # BTP # Industrie # Services # Conjoncture # Procédure collective # Ressources humaines