Une grande année s’ouvre pour le groupe Getex à Challans. La prédiction de la présidente de l’entreprise de confection au capital 100 % familial s’appuie sur le futur déménagement de l’entreprise. Sophie Pineau, qui a pris seule les rênes de la PME en 2013 après deux années de transition avec son père, est engagée dans une démarche RSE depuis 2014. Voici deux ans, elle décide d’agir sur l’environnement de travail des salariés et choisi, plutôt que de réaménager le site historique qui date de 1978, d’en ériger un nouveau à 1,5 km de là, pour un investissement de 2 millions d’euros. L’entreprise étant lauréate du plan de relance, le gouvernement l’épaulera à hauteur de 100 000 €. La PME gagnera de l’espace, troquant ses 1 700 m2 actuels pour un bâtiment s’étendant sur 2 100 m2. Les travaux ont débuté en janvier et l’usine devrait être opérationnelle en août 2021.
Une démarche de lean management
Ce transfert s’accompagne d’une démarche de lean management " débutée voici un an et demi, en lien avec l’École Pop de Nantes ", précise Sophie Pineau. Ladite école accompagne les entreprises pour qu’elles améliorent leur process tout en prenant soin de leurs salariés. " Nous avons revu notre organisation du travail et pensé en ce sens les futures implantations dans le futur site ", détaille la dirigeante.
Le groupe est spécialisé dans les vêtements dits outerwear, comme les blousons, les parkas, les doudounes. Soixante salariés travaillent sur le site de Challans, là où se situe le siège. Getex a créé une filiale en 1988 en Tunisie, Fermyl, réunissant 160 collaborateurs.
Des vêtements protégeant des risques chimiques
Le groupe partage son activité essentiellement entre trois marchés. Le plus important en termes de chiffre d’affaires (60 %) est le secteur du luxe. Manteaux, vestes en duvet de canard français, blouson… La PME travaille pour de grands noms sur lesquels la dirigeante conserve la discrétion. Vient ensuite le marché des vêtements administratifs et militaires (environ 20 % du CA), avec là encore la confection de parkas, blousons, pantalons mais aussi une spécialisation, les vêtements de type NRBC, " c’est-à-dire qui protègent des attaques nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques. " Getex, qui intervient en sous-traitance, équipe les administrations françaises et l’armée française comme des armées étrangères. Enfin, les toiles industrielles représentent autour de 10 % du chiffre d’affaires et sont utilisées pour fabriquer des toits de voitures décapotables.
En Tunisie, sont principalement produits les vêtements administratifs et militaires et une partie des vêtements haut de gamme. En Vendée, sont confectionnés le prêt à porter de luxe et les toiles industrielles. La crise n’a pas épargné la PME vendéenne : l’activité a décru de 20 % en 2020, le chiffre d’affaires du groupe glissant de 3,8 à 3 millions d’euros. Dans le détail, comme l’observe Sophie Pineau, " nous sommes plutôt en croissance sur la production en France et plutôt en décroissance sur celle de Tunisie ", le secteur du luxe ayant été moins impacté que d’autres en 2020 par la crise.
