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Le traiteur Les Entrées de la mer double sa capacité d'expédition
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Le traiteur Les Entrées de la mer double sa capacité d'expédition

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Installée à Wimille, en plein cœur de la Côte d’Opale, la PME Les Entrées de la mer investit un million d’euros pour doubler sa capacité d’expédition. S’appuyant sur des tendances sociétales favorables aux produits de la mer, ce traiteur industriel mise sur une hausse de 70 % de son chiffre d’affaires d’ici 2025.

Le traiteur Les Entrées de la Mer compte enregistrer une hausse de 70 % de son chiffre d’affaires d’ici 2025 — Photo : Xavier Nicostrate - Nicostrate Xavier

Fondée en 1984 par un groupe de mareyeurs boulonnais, l’entreprise Les Entrées de la mer poursuit son développement sur le marché porteur des produits traiteur de la mer. Cette PME, qui transforme du poisson en produits frais (saumon farci, terrines, rillettes, boudins, sauces, plats cuisinés, etc.) démarre l’agrandissement de ses locaux qui surplombent la mer, à Wimille (Pas-de-Calais). Le dirigeant, Julien Farrugia, compte sur une croissance du chiffre d’affaires de près de 70 % d’ici 2025.

"Les Entrées de la mer ont été reprises par mes parents au groupe de mareyeurs en 1994", raconte Julien Farrugia. À l’époque, le marché du traiteur de la mer était naissant et l’entreprise familiale affichait un chiffre d’affaires de 300 000 euros, contre 7,6 millions d’euros en 2020, avec 45 salariés. Le nouveau dirigeant, actionnaire aux côtés de ses deux frères et de cinq salariés, entend poursuivre sur cette lancée.

Une reprise en pleine crise sanitaire

Reprendre l’entreprise familiale n’était pourtant pas dans les projets de Julien Farrugia, qui est à la barre depuis février 2020. Après sept années passées au sein de grands groupes, dans des fonctions commerciales et marketing, il occupait depuis trois ans le poste de négociateur commercial chez Lego, quand des salariés sont venus le chercher. "Mes parents prenaient leur retraite et les salariés ont souhaité que je reprenne l’entreprise", rapporte-t-il. Un défi qu’il a accepté de relever mais qui s’est avéré plus compliqué que prévu, en raison de l’arrivée de la crise sanitaire, dès mars 2020. L’entreprise en a fait les frais : si elle réalise 70 % de son chiffre d’affaires auprès des grandes et moyennes surfaces (GMS), les 30 % restant sont réalisés avec la restauration hors foyer (RHF). "Nous avons souffert de la fermeture des hôtels, restaurants, etc. La GMS a permis de compenser, mais en partie seulement. En 2020, nous avons perdu 14 % de chiffre d’affaires par rapport à 2019, surtout sur les premiers mois de la crise", constate-t-il.

La situation s’est ensuite peu à peu redressée : "Le deuxième semestre 2020, et notamment les fêtes de Noël, a été équivalent à celui de 2019". La crise a toutefois incité le dirigeant à repousser un projet de taille, prévu en 2020 : celui de l’agrandissement des locaux, face à un outil arrivé à saturation. "En production, nous avons encore de la capacité, mais nous ne pouvions plus suivre le développement sur la partie expédition, en particulier durant les fêtes de Noël ou de Pâques", explique-t-il.

Un agrandissement des locaux

Après une mise en pause, ce projet a pu être relancé à la faveur du plan de relance. "Notre dossier était prêt, car le projet a été pensé avant la crise. Nous l’avons déposé en octobre 2020, avec l’accompagnement de la CCI et de la Région, et nous avons obtenu une réponse positive dès janvier", rapporte le dirigeant. Les Entrées de la mer ont obtenu une subvention de 570 000 euros, pour un projet d’agrandissement des locaux, qui se chiffre à un million d’euros.

Le permis de construire a été déposé fin mars, pour une installation début 2022. "Nous démarrons par la construction de nouveaux bureaux, sur un espace qui sert actuellement de parking. Si tout se passe bien, nous pourrons y prendre place dès le 15 décembre. Cela nous permettra ensuite de démarrer, début 2022, la destruction des anciens bureaux, afin d’étendre la zone d’expédition". Celle-ci devrait être opérationnelle fin mars. Cet agrandissement va s’accompagner de 12 recrutements, sur des postes en production (opérateurs de ligne), dans le commerce et en administratif.

Lancement d’une nouvelle marque

Avec cette opération, Les Entrées de la Mer doublent leur capacité d’expédition. Dans ces locaux, l’entreprise aura la place suffisante pour donner corps à ses ambitions. "Nous pouvons nous développer sereinement jusqu’à 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ensuite, l’outil sera de nouveau saturé". Dès 2021, la PME devrait d’ailleurs réaliser un chiffre d’affaires de 8,2 millions d’euros, malgré un contexte encore marqué par la crise sanitaire. "Sur le début de l’année 2021, nous avons réalisé 7 à 8 % de croissance, par rapport à la même période en 2020 et ce, malgré la fermeture de la RHF", souligne le dirigeant.

L’entreprise appuie ce développement sur la GMS, ainsi que sur la nouvelle marque propre qu’elle vient de lancer : Cran d’Escalles, dont le nom fait référence à une plage de la Côte d’Opale. Lancée fin 2020, cette nouvelle marque a vocation à être distribuée, par l’intermédiaire de grossistes, dans des réseaux professionnels : boucheries-charcuteries, poissonneries, détaillants, restaurateurs traiteurs, etc. "Avec notre autre marque propre, Les Entrées de la Mer, nous sommes très présents en hypermarchés, partout en France. En revanche, nous avons une belle marge de développement dans les hypermarchés et réseaux de proximité", détaille le dirigeant, qui réfléchit également au développement de produits à base d’algues. Un test a d'ailleurs démarré cette année, avec le lancement d'une terrine à base d'algues et de produits bio. Les Entrées de la mer réalisent 50 % du chiffre d’affaires avec les deux marques propres, le reste étant réalisé avec des marques de distributeurs. Fin 2020, l'entreprise a également développé de la vente directe depuis son site, une option qui attire une dizaine de clients locaux par semaine.

Un marché en croissance

Outre la France, la PME commercialise ses produits depuis plusieurs années en Belgique et compte se lancer cette année en Suisse. Elle teste également le Portugal et la Roumanie, grâce à des clients qui lui ont ouvert des portes. "Nous avons aussi la volonté d’aller en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux Pays Bas, au Luxembourg et en Autriche", annonce le dirigeant. Malgré les incertitudes générées par la crise sanitaire, Julien Farrugia reste serein. "La consommation de poisson en France est en hausse. Nous avons un retard dans ce domaine par rapport à d’autres pays européens, que nous rattrapons. Par ailleurs, les tendances sociétales sur le manger sain et l’environnement nous sont favorables".

L’enjeu de ces prochaines années sera de "tirer parti des richesses de la mer, tout en préservant l’environnement et la ressource". Pour y veiller, la PME s’engage sur plusieurs volets : 100 % de son sourcing est européen, sachant qu'elle privilégie les produits les produits ASC (aquaculture durable), MSC (pêche durable), LR (Label Rouge). La PME n’emploie que des plastiques recyclés pour ses emballages et utilise beaucoup de produits de gâche, issus de la transformation primaire des poissons par des entreprises de Boulogne-sur-Mer, pour limiter les déchets.

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