Le marché mondial de la gestion de la relation clients devrait passer de 46 à 73 milliards d’euros d’ici 2025, selon le cabinet Gertner. Créée et incubée au BIC de Montpellier, la start-up Humanlinker (5 salariés), également présente à Paris, ambitionne de se démarquer dans ce secteur hyperconcurrentiel en mettant de l’intelligence artificielle (IA) dans le process commercial d’une entreprise.
Une innovation de rupture sur un marché foisonnant
Mais comment s’imposer face à des poids lourds mondiaux comme Salesforce, SAP, Oracle ou Microsoft ? "Le marché est encombré d’outils conçus pour des entreprises de toute taille, des plus petites aux plus grandes. Or, ils utilisent des fonctionnalités qui communiquent mal entre elles, les données ne se mettent pas à jour assez vite… Au final, les logiciels de gestion de la relation client sont sous-utilisés. Face à ce constat, nous proposons une solution unifiée, qui permet de fiabiliser le process de vente grâce à l’IA", argumente Thibault Brioland, PDG et cofondateur de Humanlinker aux côtés de Régis Viarre.
Jouissant d’une labellisation "deep tech", la start-up s’appuie sur un partenariat exclusif avec le CEA Tech, l’accélérateur d’innovation du CEA implanté à Montpellier et à Toulouse, pour développer une solution à base d’IA appelée "Deep Mapping Relationship". Son application utilise des briques technologiques à haute valeur ajoutée pour permettre aux équipes commerciales de l’entreprise cliente d’aller plus vite dans la génération de revenus. "Les commerciaux ont beaucoup de mal à entrer en relation avec les décideurs, qui sont eux-mêmes de plus en plus sollicités. Notre technologie fait un effet levier sur l’ensemble des clients, des investisseurs et des parties prenantes de la cible pour permettre aux commerciaux de trouver d’autres contacts, que l’on appelle 'introductions chaudes' dans le jargon du métier", poursuit Thibault Brioland.
Un plan de financement ambitieux
Engagée dans un développement discret depuis sa création en 2020, Humanlinker accélère et annonce une levée de fonds de 2,5 millions d’euros réussie auprès des fonds Karista et Founders Ventures, ainsi que 15 business angels en vue, parmi lesquels Clément Buyse et Jonathan Benhamou (cofondateurs de PeopleDoc), Frédéric Kingue-Johnson (directeur général de ContentSquare) ou Yohan Stern (PDG de Key Performance Group et président de la French Tech Los Angeles). La start-up utilisera ces fonds pour monter ses effectifs de 5 à 25 salariés, dont la moitié basée à Montpellier.
En lançant son produit au 4e trimestre 2022, Humanlinker vise un chiffre d’affaires de 400 000 à 500 000 euros dans l’exercice en cours, en signant de 30 à 40 clients. L’entreprise veut partir très vite à l’international, avec des perspectives au Royaume-Uni et en Allemagne notamment. "Nous ciblons les grosses start-up en croissance et les scale-up, mais aussi les groupes qui réalisent de plus gros chiffres d’affaires, avec des cycles de vente plus longs", décrit Thibault Brioland, qui se projette déjà à l’étape suivante. Humanlinker table sur une nouvelle levée de fonds, d’un montant de 10 millions d’euros, qu’elle veut boucler auprès d’investisseurs étrangers avant l’été 2023. À la clef : l’ouverture de bureaux au Royaume-Uni, à New-York et en Espagne.
