Spécialisée dans les solutions de détection et de surveillance subaquatiques, RTsys est engagée dans un important effort de R & D récemment inscrit dans le cadre du plan France 2030. Lancée en 2010 par les ingénieurs Raphaël Bourdon et Laurent Dufréchou autour du développement d’une carte électronique, à la fois compacte, robuste et puissante, dénommée SDA, l’entreprise avait été rattachée en 2021 au groupe nantais Seavorian, peu après son installation dans des nouveaux locaux de près de 1 500 m2 à Caudan. Dans l’intervalle, Rtsys a porté son chiffre d’affaires de 5 millions à près de 10 millions d’euros et ses effectifs d’à peine quarante à plus de cinquante salariés. "Tournée à plus de 80 % à l’export, en Europe ainsi qu’aux États-Unis et en Asie, notre activité a été vivement stimulée au sortir de la pandémie, et notre atelier de fabrication a très bien tourné, grâce notamment à l’optimisation de nos méthodes à travers la mise en place d’un ERP", résume Raphaël Bourdon, directeur général de la société qui entrevoit une croissance d’environ 20 % en 2024.
L’innovation comme moteur
Travaillant autant pour les secteurs de la défense navale que pour la recherche scientifique et les projets industriels offshore, RTsys dispose aujourd’hui de solides références dans le développement d’équipements acoustiques, mais aussi dans la réalisation de véhicules autonomes sous-marins (AUV) bardés d’une large variété de capteurs. Avec le système Racam développé depuis 2015, RTsys a été pionnier dans la mise au point de drones sous-marins opérant en meute.
En tant que partenaire du projet Carma (cartographie des ressources minérales par meute d’AUV), la société vise désormais à atteindre le plancher de 3 000 mètres de fond, là où la plupart des engins légers ne dépassent pas les 300 mètres. Porté par le groupe Exail (1 500 salariés ; 250 M€ de CA) et labellisé par le Pôle mer Méditerranée, ce programme qui s’inscrit dans la stratégie nationale d’exploration des abysses a été doté de 3 millions d’euros au titre de France 2030. " L’innovation reste un moteur. Avec notre bureau d’études qui concentre une trentaine de personnes, nous y consacrons encore plus de 15 % de notre chiffre d’affaires", fait valoir Raphaël Bourdon, qui peut voir désormais plus grand.
Création d’une centaine d’emplois
Sous la présidence de François-Xavier de Cointet, Seavorian cumule désormais un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros avec 75 collaborateurs répartis entre ses deux filiales, Neotek et RTsys. Si Neotek, également basé à Caudan, propose un service de négoce, d’intégration et de support pour des systèmes d’acquisition de données en mer, RTsys continue de nourrir les ambitions d’un industriel.
" Nous avons en projet la construction d’une usine de 3 500 m2 à Lanester. Ce nouvel outil devrait nous permettre de fabriquer et de qualifier à plus grande échelle l’ensemble de nos produits ", avance Raphaël Bourdon qui vise la création d’une centaine d’emplois directs à l’horizon 2030. S’inscrivant au carrefour des métiers de l’électronique, de la robotique et de l’informatique, RTsys continue de tisser des partenariats avec des acteurs locaux de l’ingénierie navale et des matériaux composites.
