La société de biotechnologie singapourienne Allozymes, spécialisée dans la découverte et l’ingénierie des enzymes (protéines qui catalysent de nombreuses réactions biologiques) pour les industries alimentaires (valorisation de certains déchets agricoles en alternatives au sucre) et chimiques (production d’ingrédients cosmétiques durables), implante sa filiale européenne à Toulouse.
Elle devrait être accueillie au sein du consortium TWB (Toulouse White Biotechnology), un accélérateur de développement des biotechnologies industrielles qui entretient des partenariats propices à faciliter son accès au marché européen. “Des entités telles que le CRITT Bio-Industrie (structure de transfert en biotechnologies industrielles et techniques séparatives associées) sont aussi susceptibles de servir leurs processus industriels de production en réponse aux besoins des marchés”, précise Jean-Claude Dardelet, le président de l’Agence d’attractivité de Toulouse Métropole qui a largement œuvré pour attirer l’entreprise dans la Ville rose.
Une capacité de criblage ultrarapide
“L’Europe est une puissance de l’innovation dans la bioéconomie, et établir un espace ici nous permet d’être plus proches du cœur de l’action, appuie Peyman Salehian, le président et cofondateur d’Allozymes. Cette proximité favorisera des relations plus profondes avec les entreprises et les chercheurs européens, nous permettant de collaborer sur des projets innovants.”
La technologie de base d’Allozymes réside dans sa plateforme microfluidique exclusive, qui possède la capacité de criblage enzymatique la plus rapide du secteur, analysant plus de 20 millions de variantes par jour. Cela se traduit par des chances de succès 200 fois plus élevées dans le développement d’enzymes personnalisées dotées de propriétés précises pour des applications industrielles spécifiques. Allozymes se différencie également par ses capacités avancées de tri et de détection des enzymes.
Un laboratoire pour la R & D et la fermentation
La filiale de Toulouse abritera un laboratoire ultramoderne principalement équipé pour la R & D et la fermentation, pour lequel Allozymes entend investir 3 millions d’ici à 2025. Avec cette expansion à Toulouse, Allozymes vise à étendre sa plateforme d’enzymes, en particulier vers l’industrie pharmaceutique. En découvrant et en générant des enzymes adaptées à des applications médicales spécifiques, l’entreprise veut révolutionner la découverte et la fabrication de médicaments (médicaments à ARNm ou biomédicaments avec un impact environnemental minimal), ou personnaliser des enzymes qui débloquent de nouvelles voies de traitement pour les maladies complexes. La filiale européenne de l’entreprise servira également de plateforme de collaboration et de partage de connaissances. “Nous pensons qu’une collaboration ouverte est essentielle pour libérer tout le potentiel de la bioéconomie”, indique Akbar Vahidi, le directeur technique et cofondateur d’Allozymes.
Pour financer son développement sur le Vieux Continent, renforcer sa technologie et compléter sa bibliothèque de données sur les enzymes, Allozymes vient par ailleurs de réussir une levée de fonds d’environ 14 millions d’euros menée par Seventure Partners en France et Xora Innovation à Singapour. NUS Technology Holdings (branche d’investissement de l’Université de Singapour où les cofondateurs d’Allozymes ont obtenu leur doctorat) et Thia Ventures figurent parmi les nouveaux investisseurs, tandis que SOSV et Entrepreneur First remettent au pot.
