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Le secteur vélique cherche à se structurer avec des formations
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Le secteur vélique cherche à se structurer avec des formations

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L’association Wind Ship, Centrale Nantes, et deux autres partenaires académiques vont évaluer les besoins en compétences du secteur vélique. L’objectif est de les mettre en perspective avec l’offre de formation déjà existante afin de dégager des axes de développement à horizon 2030.

Le projet vise à évaluer les besoins en formation de la filière vélique — Photo : Benjamin Robert

Le retour de la voile comme propulsion des navires semble incontournable pour décarboner le transport maritime. Cette filière émergente voit actuellement de nombreux projets arriver à maturation, spécialement en Loire-Atlantique. Mais les défis restent de taille afin de ne pas louper la marche d’une réindustrialisation rapide et locale. À commencer par la formation. Hisser les voiles ne se fait pas d’un simple coup de manivelle. Afin d’évaluer ces besoins pour le secteur, l’association Wind Ship, Centrale Nantes, le Campus des métiers et des qualifications nautisme Pays de la Loire (lycée des Métiers Éric Tabarly), et le Centre académique de formation continue, lancent une étude. Dotée d’un budget de 160 000 euros pour six mois, cette dernière vise notamment à dégager des axes de développement pour les organismes de formation.

Une liste de 65 métiers

Il n’est pas habituel pour Centrale Nantes de s’associer à un lycée professionnel, mais cela permet d’évaluer les besoins à tous les niveaux et dans chaque strate de compétences (chaudronnerie, architecture, manutention etc.). "Nous avons établi une liste de 65 métiers concrets. Cette étude précisera pour chacun si une évolution spécifique des formations est nécessaire", appuie Lise Detrimont, déléguée générale de l’association Wind Ship. Une fois ce diagnostic posé, les organismes comme les lycées maritimes pourront proposer des offres de formations adaptées aux nouveaux besoins du secteur vélique. "Pour que la filière émerge réellement, il faut exister auprès des jeunes et donc gagner en visibilité. Cela passe justement par les formations", poursuit Xavier Blay, directeur des études au Cafoc de Nantes.

Plus de 4 500 emplois directs d’ici 2030

L’année dernière, Wind Ship avait collaboré avec l’IRT Jules Verne durant six mois pour définir un programme d’accompagnement de ces nouvelles technologies. L’étude menée à cette occasion a abouti à un chiffre d’affaires annuel pour le secteur vélique de 1,6 milliard d’euros en 2030 et plus de 4 600 emplois directs en France (contre 550 aujourd’hui). Et les prévisions ne s’arrêtent pas là. D’ici 2050, cela pourrait représenter jusqu’à 23 500 emplois dans l’industrie navale civile française, et un chiffre d’affaires annuel de 15 milliards d’euros.

Mais ces chiffres restent encore de la prospective. Car la filière locale est encore en recherche de stabilité. En témoigne une des sociétés pionnières du vélique, Airseas, qui a été placée en redressement judiciaire depuis quelques semaines. Autre exemple, l’armateur local Neoline parvenait à lancer la construction de son premier navire à voiles après plusieurs rebondissements l’année dernière. Mais ce dernier est actuellement en construction en Turquie par RMK Marine, alors qu’une alternative de construction locale avait été proposée à l’époque par Neopolia. "Il y a un coche à ne pas louper afin de garder les compétences sur notre territoire, et de répondre aux enjeux de décarbonation, de souveraineté, et d’indépendance énergétique", conclut Xavier Blay.

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