Côtes-d'Armor
Le réveil du Rôtisseur de Guerlédan
Côtes-d'Armor # Agroalimentaire

Le réveil du Rôtisseur de Guerlédan

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En quelques années, Didier Marec a redressé la barre du Rôtisseur de Guerlédan, une PME agroalimentaire des Côtes-d'Armor qui a su remettre en cause son modèle de croissance.

— Photo : DR

« J’ai réveillé une belle endormie ». Voilà la manière dont Didier Marec, actuel PDG du Rôtisseur de Guerlédan (Côtes-d'Armor), résume ses six dernières années passées à la tête de ce spécialiste de la rôtisserie premium. Une endormie qui aurait pu sombrer dans l’oubli tant l’ex-cadre passé par de grands groupes agroalimentaires est allé de déconvenue en déconvenue à ses débuts comme patron. « Le précédent dirigeant, Philippe Le Bourhis, avait sollicité le cabinet de conseil - dans lequel j’étais associé - pour redresser la barre. Il m’a rappelé en me proposant de lui racheter son entreprise. Je me suis laissé séduire. »

Le charme s’estompera vite, Le Saloir du Daoulas, son nom à l’époque, cumulant plus de difficultés que prévu. « Je m’en suis voulu. J’en ai aussi voulu à mon cédant. » Refusant de baisser les bras, Didier Marec prend contact le tribunal de commerce de Saint-Brieuc pour évoquer sa situation. « C’était un entretien de prévention bienveillant loin de l’image que l’on donne de cette juridiction. »

Des produits 100 % sans allergènes

Fort de son expérience professionnelle, il décide de trancher dans le vif. Exit l’activité charcuterie, qui pesait 40 % du chiffre d’affaires, pour se concentrer sur la rôtisserie haut de gamme. « Le choix s’est révélé pertinent puisque trois mois plus tard, l’entreprise renouait avec les bénéfices après cinq années de pertes. » Pour se différencier auprès des acheteurs de la grande distribution, qui représente 65 % de ses ventes, le Rôtisseur de Guerlédan décide de bannir les allergènes dans tous ses produits. « Nous avons aussi développé une gamme volaille, en parallèle du porc. Cela avait du sens commercialement. »

En 2015, Didier Marec se lance dans le bacon frais. « J’avais passé la nuit dans un hôtel B&B à Paris et le petit-déjeuner m’avait déçu. Je me suis dit que l’entreprise était capable de proposer un produit bien plus qualitatif. » Au culot, le PDG entre en contact avec les acheteurs de la troisième chaîne hôtelière de France, qui sont séduits par son approche. « Depuis cette date, nous fournissons l’ensemble des hôtels B&B en bacon. Cette activité représente 20 % du chiffre d'affaires. Elle n’a de cesse d’augmenter car nous ciblons désormais le secteur des ingrédients industriels. »

Un investissement de 1,2 million d’euros

Depuis le début de l'année 2018, son jambonneau Label rouge est distribué dans l’ensemble des points chauds Auchan. « J’ai cette volonté de dupliquer les marchés de niche à forte valeur ajoutée. C’est ce qui nous amène, par exemple, à accompagner trois éleveurs du Nord-Finistère dans le lancement de leur marque de charcuterie Les 3 p'tits Duroc. »

Pour soutenir sa croissance, Le Rôtisseur de Guerlédan vient de débuter l’agrandissement de 550 m² de son usine de Guerlédan. « L’investissement est de 1,2 million d’euros avec trois objectifs : soutenir la croissance des volumes, améliorer les flux et optimiser les conditions de travail des salariés. Je n’oublie pas que sans eux l’aventure se serait arrêtée quelques mois après la reprise. »

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