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Le repreneur du chantier naval vendéen Delavergne fixe un nouveau cap
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Le repreneur du chantier naval vendéen Delavergne fixe un nouveau cap

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À la barre du chantier naval Delavergne à Avrillé (Vendée) depuis septembre, Jean-Marie Coudé s’appuie sur le savoir-faire de l’entreprise presque quadragénaire pour faire progresser son chiffre d’affaires tout en cherchant à l’arrimer à un site côtier.

Le chantier naval Delavergne à Avrillé en Vendée conçoit et fabrique des navires atteignant jusqu’à 35 mètres de longueur — Photo : Delavergne

Officier de marine marchande ayant navigué une dizaine d’années, puis ingénieur et manager dans l’offshore pétrolier avant de mener sa barque jusqu’aux rives de deux chantiers navals où il a exercé : à 43 ans, le CV de Jean-Marie Coudé est aussi rempli qu’un conteneur empruntant le canal de Suez. Depuis le 1er septembre, il a vissé une nouvelle casquette sur son front, celle de PDG du chantier naval Delavergne, fondé en 1983 à Avrillé, en Vendée, par l’ancien chaudronnier Patrick Delavergne qui, la retraite sonnant, cherchait un repreneur.

Renforcer les équipes et le chiffre d’affaires

"Le chantier est reconnu pour la qualité de sa chaudronnerie, un aspect que je souhaite faire perdurer", annonce Jean-Marie Coudé, qui ambitionne de faire progresser le chiffre d’affaires de 3,5 millions prévus en 2021 à "5 millions d’ici trois ans." Privilégiant "la formation et la qualité du personnel", souhaitant "former des jeunes", le nouveau PDG envisage de "renforcer les équipes (11 personnes aujourd'hui, NDLR) pour parvenir à une production plus constante tout en répartissant au mieux la charge de travail au long de l’année."

Delavergne est maître d’œuvre et fait appel à des sous-traitants, par exemple pour l’électronique, l’électricité, la menuiserie. Le chantier naval étant situé dans les terres, Jean-Marie Coudé est à la recherche d'une base sur la côte pour "disposer d’une logistique de mise à l’eau et d’une phase d’armement (équipement du navire, NDLR) adaptée."

Historiquement, Delavergne est spécialisé dans les bateaux destinés à la conchyliculture (culture des coquillages) et à la mytiliculture (élevage de moules). Le chantier naval est également en mesure de construire des bâtiments atteignant jusqu’à 35 mètres de longueur, "des navires de travaux types baliseurs, de support à l’éolien offshore…" Le chantier fabrique également une série de petits bateaux de 9 à 10 mètres de longueur et des navires passagers (telles de petites vedettes desservant des îles). Dans la liste de ses clients, se retrouvent des armateurs privés tournés vers la conchyliculture et la mytiliculture tout comme à titre d'illustration le normand TSM, très impliqué dans l’éolien offshore, ou encore le service des phares et balises du ministère de la Mer, chargé d’entretenir les dispositifs d’aide à la navigation.

Des tensions sur le marché de l’aluminium

Delavergne se singularise en utilisant pour la construction de ses bateaux principalement de l’aluminium. "Il est plus simple à travailler que l’acier, plus léger, donc le bateau gagne en vitesse avec une puissance moindre. C’est aussi un matériau recyclable à 100 %, plus résistant que l’acier à la corrosion", décrypte Jean-Marie Coudé.

Alors que le chantier naval vendéen s’approvisionne en France, les tensions sur le marché de l'aluminium le contraignent à démarcher des fournisseurs européens. "Pour le moment, nous parvenons à répondre à nos besoins, remarque le dirigeant, même si les délais se sont rallongés. S’il le faut, nous irons rechercher ce matériau au-delà."

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