Retenu à Paris, Emmanuel Macron n’est pas venu inaugurer le Parc éolien de Fécamp, comme prévu initialement mercredi 15 mai. À sa place, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’industrie et de l’énergie, a fait le déplacement pour mettre en avant "de l’électricité produite en France, qui permet de développer de l’industrie dans l'Hexagone, et qui va permettre de décarboner l’économie et l’industrie française".
Un projet réalisé par EDF Renouvelables, EIH Sarl, une filiale de Enbridge Inc., Canada Pension Plan (CPP Investments), et Skyborn. Situé entre 13 et 24 km des côtes, sa capacité est de 500 MW, avec 71 éoliennes. Il pourra ainsi approvisionner en électricité près de 770 000 personnes, soit l’équivalent de 60 % de la consommation du département de la Seine-Maritime.
Un projet mené sur le territoire normand
Pendant la phase de construction qui a duré trois ans, le Parc éolien en mer de Fécamp s’est appuyé principalement sur les infrastructures et compétences régionales du Havre et de Cherbourg pour la réalisation des fondations gravitaires et des éoliennes. Les composants des éoliennes ont été fabriqués au Havre au sein de l’usine de Siemens Gamesa, pour les pales et les nacelles, et sur un chantier spécialisé en Espagne pour les mâts.
3 000 emplois mobilisés dans la région
Au total, le projet a mobilisé environ 3 000 emplois dans la région Normandie et représente un investissement global d’environ 2 milliards d’euros. Avec la base de maintenance qui est située sur la presqu’île Grand Quai de Fécamp, c’est une centaine d’emplois locaux qui ont été créés pour l’exploitation du parc. Les missions quotidiennes iront de la planification des opérations de maintenance à l’optimisation de la production d’électricité.
Soutenir la transition énergétique
Le parc éolien en mer de Fécamp s’inscrit en droite ligne de la planification énergétique voulue par le gouvernement, insiste Roland Lescure "pour renforcer la place à la fois de l’éolien, du solaire, de l’hydrolien et évidemment du nucléaire dans le mix énergétique, de façon à accroître de manière très importante dans les années qui viennent la production d’électricité décarbonée".
Le Parc éolien de Fécamp se pose comme exemplaire pour le ministre. "Ce projet est presque parfait. Il a été, tout compris, exécuté en une douzaine d’années, indique Roland Lescure.
Accélérer sur l'éolien en mer
Ce dernier évoque aussi l'avenir. "Sur cette période de 12 ans, on a réussi à planter en France 1,5 GW d’éolien en mer, c’est beaucoup mais c’est un dixième de ce que l’on va devoir faire dans les dix ans qui viennent. Donc il faut accélérer, en simplifiant les procédures de manière à aller plus vite, ajoute-t-il. Nous souhaitons que l’éolien qui se développe ait un contenu local très important, en faisant travailler de grandes entreprises comme à Fécamp, mais aussi des plus petites qui contribuent à l’émergence d’une vraie filière industrielle qui va nourrir la France". Le ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie a aussi profité de son déplacement pour annoncer le nom du lauréat du premier appel d’offres commercial pour un parc éolien flottant de 250 MW : il s’agit du consortium formé par l’allemand "BayWa r.e" et le belge Elicio. Le futur parc sera construit au sud de la Bretagne, avec une mise en service prévue pour 2031.
