C’est un îlot de verdure de 6 000 m², situé en plein cœur de Marseille que la société coopérative Lica (Laboratoire d’intelligence collective et artificielle) vient d’acquérir. D’ici à la rentrée prochaine, les lieux seront réhabilités par la foncière responsable Bellevilles. Une bastide du XVIIe siècle et deux autres bâtiments, dont une ancienne grange seront rénovés pour accueillir les activités de la Scoop, mais aussi celles de la SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) Tiers-Lab des Transitions.
Il aura fallu deux ans aux coopérateurs pour boucler le montage financier d’un projet évalué à 3,5 millions d’euros. "Nous avons mobilisé huit partenaires financiers : le fonds de co-investissement de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine, NDLR) dans le cadre d’un programme d’investissement d’avenir intégré à France 2030, la foncière Bellevilles, la Banque des Territoires, France Active, le fond Pargest, le dispositif SCOP’Invest, la Caisse d’Épargne Cepac et la Banque Postale. Nous avons aussi ouvert le capital à 111 coopérateurs et six entreprises pour un total de 80 000 euros. Ce capital reste ouvert sur la plateforme Hello Asso pour doter la SCIC d’un budget opérationnel suffisant", détaille Claire Demaison, l’une des chevilles ouvrières du projet, et qui fut parmi les six premiers coopérateurs qui ont fondé le Lica il y a six ans.
Un changement d’échelle
"En créant la SCIC, en bouclant cette acquisition, nous changeons d’échelle", ajoute Claire Demaison. Cet espace offrira une vitrine aux activités menées par le Lica, mais aussi des espaces de formation. Il sera un lieu de conférences culturelles et scientifiques, mais aussi un démonstrateur d’innovations sociales, coopératives, numériques et écologiques. Ce sera un accélérateur de la transition écologique en reconnectant les habitants du quartier, situé à la croisée des 4e, 1er et 14e arrondissements, à une nature en pleine ville.
Ce lieu sera une vitrine des activités menées depuis six ans par les 17 personnes qui travaillent au Lica, une Scoop en croissance qui réalise 500 000 à 700 000 euros de chiffre d’affaires. "Ici, nous testons, déployons et couplons des outils d’intelligence collective et numérique pour co-créer des projets collectifs. Nous travaillons pour des collectivités ou entreprises. Nous pouvons aussi former et accompagner entreprises, institutions ou associations vers de nouveaux modes de gouvernance", explique Claire Demaison. Le Lica participe ainsi au projet Diams visant à analyser la qualité de l’air en temps réel et mené par la métropole Aix-Marseille-Provence, il a collaboré avec My DiD pour créer une application dédiée à la valorisation et la certification des compétences via la technologie Blockchain (Echos Life).
Travailler autrement
Pour que le lieu vive au quotidien, pour qu’il génère aussi du chiffre d’affaires, le projet comprend un "important volet locatif, avec des organisations résidentes qui s’engagent pour trois ans. La foncière Bellevilles, la coopérative Anatomies d’Architecture ont déjà prévu de s’y installer, et des discussions sont engagées avec d’autres sociétés", confie Claire Demaison. Par ailleurs, 12 postes en coworking seront ouverts et une offre d’abonnement pour des télétravailleurs en quête de flexibilité sera proposée. Aux côtés de ces travailleurs, la SCIC veut rendre concrète la transition écologique : "il pourrait y avoir un four solaire en partenariat avec la guinguette Le Présage, une plateforme de compostage, un jardin pédagogique. Le fablab sera construit en terre crue."
