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Le groupement mené par Le Bras Frères avance sur la reconstruction de la flèche de Notre-Dame de Paris
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Le groupement mené par Le Bras Frères avance sur la reconstruction de la flèche de Notre-Dame de Paris

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C’est dans un atelier commun, à Briey en Meurthe-et-Moselle, que le groupement d’entreprises Le Bras Frères, Asselin, Cruard Charpente et MdB Métiers du Bois prépare la reconstruction de la flèche de Notre-Dame de Paris. Un chantier qui doit "redonner envie d’être charpentier", estime Julien Le Bras, le PDG de Le Bras Frères.

C’est dans un atelier commun, basé à Briey en Meurthe-et-Moselle, que le groupement d’entreprises Le Bras Frères, Asselin, Cruard Charpente et MdB Métiers du Bois prépare la reconstruction de la flèche de Notre-Dame de Paris — Photo : Jean-François Michel

Pour le PDG de Le Bras Frères, Julien Le Bras, l’enjeu est "d’être à la hauteur des anciens". Basé à Jarny, en Meurthe-et-Moselle, son groupe, qui emploie 300 salariés et pèse 55 millions d’euros de chiffre d’affaires, a été retenu avec trois autres entreprises, Asselin (Deux-Sèvres), Cruard Charpente (Mayenne) et MdB Métiers du Bois (Calvados), pour reconstruire à l’identique la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, détruite dans l’incendie d’avril 2019.

"Séparément, nous n’avions pas la possibilité de répondre aux exigences, techniques et calendaires, de ce chantier", détaille Julien Le Bras. "Mais ensemble, nos quatre entreprises vont réussir ce défi."

Un enchevêtrement d’environ 1 000 pièces de bois

Dans l’atelier de 8 000 m2 appartenant à Le Bras Frères, à Briey, le groupement d’entreprise a mobilisé jusqu’à 80 menuisiers charpentiers pour préparer, depuis le début de l’année, l’ensemble des pièces nécessaires au montage de cette flèche, imaginée et construite entre 1859 et 1864 par l’architecte Viollet-le-Duc. Un chef-d’œuvre de charpente en bois de chêne massif, composé d’un enchevêtrement d’environ 1 000 pièces de bois, connectées entre elles par plus de 2 000 assemblages, pour supporter un total de 500 tonnes.

Le montage à blanc du fût de la flèche de Notre-Dame a été achevé le 20 juillet — Photo : Jean-François Michel

Après la mise en place du tabouret, au début de l’été, sur lequel viendront s’appuyer les 66 mètres de la flèche, qui culminera à 96 mètres de haut, le mois de juillet a été marqué par le montage à blanc du fût : composé de 285 pièces, mesurant près de 20 mètres de haut pour 120 tonnes, il sera monté pièce par pièce, après son transfert sur place dans les toutes prochaines semaines.

"Chaque entreprise garde son savoir-faire, mais nous avons dû vaincre la peur de l’autre", détaille Julien Le Bras. Concurrentes sur certains marchés, les quatre entreprises du groupement ont signé un "contrat de mariage" prévoyant notamment de ne pas débaucher les salariés des cotraitants.

40 postes ouverts chez Le Bras Frères

Car "le véritable réacteur de nos entreprises, c’est l’humain", assure le PDG de Le Bras Frères. Comptant actuellement 40 postes ouverts au sein de son groupe, le dirigeant espère qu’un chantier comme celui de Notre-Dame va "redonner envie d’être charpentier" aux jeunes générations. "J’ai besoin de bras pour faire face au carnet de commandes", résume le dirigeant, qui rêve d’un Pôle d’excellence des métiers d’Art pour changer l’image de son métier.

Réalisant 60 % de l’activité du groupe dans la restauration patrimoniale, Le Bras Frères se développe aussi sur la construction neuve. "Dans sa globalité, le marché connaît un gros ralentissement", analyse Julien Le Bras. "Mais la construction bois présente l’avantage d’être durable et bas carbone. Donc nous continuons à bien nous développer sur le neuf."

En déplacement à Briey pour assister au montage à blanc du fût, le général d’armée Jean-Louis Georgelin, représentant spécial du président de la République et président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, a réaffirmé sa volonté de voir le chantier de reconstruction se terminer fin 2024. "Si nous avons la volonté d’y arriver, nous y arriverons", a lancé d’un ton militaire le général aux salariés du groupement.

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