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Le groupe Seqens cède son site Novacarb de Laneuveville-devant-Nancy
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Le groupe Seqens cède son site Novacarb de Laneuveville-devant-Nancy

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Les trois sites de production qui formaient la division "spécialités minérales" du groupe Seqens, dont l’usine Novacarb de La Madeleine, à Laneuveville-devant-Nancy, viennent d’être regroupés sous une nouvelle entité : Humens.

L’usine Novacarb emploie 300 personnes directement et 1 350 personnes sont liées à l’activité du site — Photo : © Jean-François Michel

"Hormis le nom de marque ombrelle, cela ne change strictement rien sur les aspects commerciaux et les aspects contractuels. C’était déjà le cas avec Seqens, nous avions conservé nos entités juridiques", souligne Frédéric Louis, le directeur du site Novavarb de La Madeleine, à Laneuveville-devant-Nancy, usine qui produit du carbonate et du bicarbonate de soude. Depuis le 17 décembre, l’usine de La Madeleine ne fait plus partie du groupe Seqens (CA 2020 : 1 Md€ ; effectif : 3 200 salariés), qui a choisi de se recentrer sur le développement et la fabrication de principes actifs pharmaceutiques. Un mouvement initié par l’entrée au capital, de façon majoritaire, de SK Capital Partners, qui a repris les parts d’Eurazeo. "Dans le même temps, Seqens s’est séparé de la division "spécialités minérales" qui a été cédée à Eurazeo", précise Frédéric Louis.

Constituée des sites Novacarb à Laneuveville-devant-Nancy, Novabay à Singapour et Novabion à Nogent-L’Artaud (Aisne), la division "spécialités minérales" devient un groupe à part entière, Humens. Employant 400 personnes pour un chiffre d’affaires d’environ 160 millions d’euros, Humens est la propriété du fonds Eurazeo, ainsi que de Mérieux Equity Partners, Ardian et Eximium, soit les actionnaires historiques minoritaires du groupe Seqens. Celui qui était vice-président de la division "spécialités minérales" chez Seqens, Raymond Sinnah, devient CEO de Humens.

Priorité à la transition

"La division "spécialités minérales" avait déjà une certaine autonomie au sein du groupe Seqens", rappelle Frédéric Louis. "En particulier sur les achats des matières premières principales et la force de vente, qui étaient déjà intégrés dans notre division. Demain, ça ne changera donc rien à notre manière de fonctionner". Dans le cadre de cette séparation, le groupe Seqens s’est engagé à accompagner Humens pendant deux ans sur certains sujets, "comme l’informatique, la comptabilité", précise Frédéric Louis. "En parallèle, nous allons recruter pour reprendre à notre compte les activités qui sont encore tenues par Seqens".

Priorité stratégique du groupe, la transition énergétique du site de La Madeleine n’est pas remise en cause par ces mouvements : "Notre objectif reste de réduire notre empreinte carbone et de diviser par deux nos émissions de CO2. Et de sortir du charbon en 2024", insiste le directeur de Novacarb. Le chantier de la future unité de production de vapeur fonctionnant à la biomasse, Novawood, est "bien engagé" : "Le site sera en exploitation à l’été 2022 et produira de la vapeur pour le site. Dans 9 mois, on y est. Sur le deuxième projet, Novasteam, nous continuons évidemment le projet tel qu’il est engagé aujourd’hui avec Suez".

Rentabilité retrouvée

Deuxième sujet prioritaire du groupe Humens, le développement de la production de bicarbonate : "Nous voulons nous recentrer sur les marchés du bien-être humain, au sens de la pharma, de l’hémodialyse ou encore de la nutrition. Et ça, ce sont les marchés du bicarbonate et pas ceux du carbonate", souligne Frédéric Louis. "La demande sur le bicarbonate continue de croître et avec une rentabilité meilleure que sur le carbonate, qui est un produit historique, majoritairement pour l’industrie verrière". Les deux sites de La Madeleine et de Singapour produisent actuellement 400 000 tonnes de carbonate pour 200 000 tonnes de bicarbonate. "L’objectif, c’est de faire 50-50, voire plus dans le futur", envisage le directeur de Novacarb.

Une orientation stratégique dont la mise en œuvre devrait être facilitée par la dynamique des marchés : "2022 se présente beaucoup mieux pour plusieurs raisons", estime Frédéric Louis. "La demande commerciale est présente, et relativement forte, que ce soit sur le carbonate et le bicarbonate. Deuxièmement, nous avons été en mesure de répercuter le coût de l’augmentation des prix de l’énergie sur nos prix de vente, ce qui a permis de compenser en partie les hausses et de retrouver un niveau de rentabilité tout à fait correct. Troisième élément très positif : les projets de transition énergétique, avec le démarrage de la centrale Novawood qui va réduire notre fragilité liée à la volatilité des prix de l’énergie, que ça soit le charbon ou les prix des quotas de CO2. Avec Novawood, nous allons effacer une partie de nos émissions de CO2 et cela aura un effet très positif sur notre rentabilité, tout en réduisant notre empreinte carbone".

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