Hautes-Pyrénées
Le groupe espagnol CAF accélère la transformation de son site de Bagnères-de-Bigorre
Hautes-Pyrénées # Ferroviaire # Investissement industriel

Le groupe espagnol CAF accélère la transformation de son site de Bagnères-de-Bigorre

Un nouveau directeur vient d’être nommé pour achever le déploiement du plan d’investissement de 10 millions d’euros (2020-2025) mobilisé par Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles dans les Hautes-Pyrénées. Ce plan de modernisation doit repositionner la production du site vers la construction de tramways. 80 personnes vont être recrutées.

Nommé début 2024, Anxo Rodriguez est le nouveau directeur du site de CAF à Bagnères-de-Bigorre — Photo : CAF

Anxo Rodriguez vient d’être nommé directeur du site de Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (14 300 salariés dont 1 000 en France, CA 2022 : 3 Mds €) à Bagnères-de-Bigorre (150 salariés). Ingénieur chez Alstom, il avait rejoint le groupe espagnol, l’un des leaders mondiaux dans la construction, la maintenance et la rénovation de matériel roulant ferroviaire, en 2019. Chef de projet pour le tramway de Liège (Belgique), il avait ensuite été chargé de la rénovation des rames MI2N pour la RATP (2020-2022) avant de diriger le bureau d’études dédié à l’activité “rénovation” du groupe. Sa principale mission sera de piloter la transformation du site haut-pyrénéen qui devient le centre d’expertise de CAF dans l’Hexagone pour la construction de tramways, en lien avec celui de Saragosse (Espagne), de l’autre côté des Pyrénées.

Un plan d’investissement de 10 millions d’euros

Implanté à Bagnères-de-Bigorre depuis le rachat de l’entreprise Soulé en 2008, CAF va y poursuivre en 2024 l’assemblage de 12 locotracteurs de manœuvre à batteries et la modernisation des voitures du RER A pour la RATP (43 rames). Et après y avoir déjà construit les tramways de Nantes, Besançon, Saint-Etienne et Luxembourg, il doit y lancer cette année la fabrication en série des nouveaux tramways de Montpellier et de Marseille (15 rames) à partir de sa plateforme Urbos. 60 rames composées de 7 modules doivent être livrées en deux tranches (30 en 2025-2026 pour l’inauguration de la ligne 5 puis 30 à partir de fin 2027) dans l’Hérault.

CAF va construire sur son site de Bagnères-de-Bigorre 60 rames du nouveau tramway de Montpellier — Photo : CAF

“Elles seront dotées d’une climatisation renforcée, d’un meilleur accès PMR, et d’éléments de confort ergonomiques dans la cabine de conduite pour le conducteur”, indique Anxo Rodriguez. Pour mener à bien ces projets, le groupe mobilise un plan d’investissement global de 10 millions d’euros sur son site de Bagnères-de-Bigorre (43 200 m2 dont 23 500 m2 de surface bâtie) : mise en place de rails, rénovation du transbordeur, réhabilitation de la cabine de peinture, désamiantage et réhabilitation de certains bâtiments, qui vont faire gagner 10 000 m2 de surface industrielle.

Le recrutement et la formation de 80 personnes

Pour accompagner cette transformation, CAF va recruter et former 80 personnes (dont 60 créations de poste), “un vrai challenge”, concède Anxo Rodriguez, dans ce territoire où les sous-traitants aéronautiques absorbent l’essentiel des talents. Le groupe a donc mis en œuvre plusieurs actions. Il a créé avec Adecco une formation au métier de câbleur ferroviaire. Avec Pôle Emploi, il a lancé une préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC) pour répondre à ses besoins sur les postes de monteurs mécaniciens, monteurs habilleurs et câbleurs. Il a enfin signé une convention de partenariat avec le lycée Victor Duruy pour développer les relations école-entreprise. À la clé : présentation de ses métiers au sein de l’établissement, visites de son site, stages ou embauche d’apprentis. “Nous développons aussi un centre de formation en interne pour garantir un haut niveau de maîtrise et de qualité de nos procédés de fabrication”, conclut Anxo Rodriguez.

CAF connaît une forte croissance en France notamment grâce aux contrats des nouveaux Intercités pour la SNCF (Paris-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont-Ferrand), remportés en 2019, et des nouveaux RER B, gagnés en consortium avec Alstom en 2021. En 2022, le groupe a repris le site ferroviaire de Reichshoffen (ex Alstom) en Alsace (850 salariés). Il souhaite porter à 25 % ses parts de marché dans l’Hexagone (10 % aujourd’hui).

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