Le groupe costarmoricain OPI (13 M€ de CA et 110 salariés désormais) a racheté l’entreprise de peinture PRC (Quimper), qui appartenait au groupe finistérien Raub. Une acquisition bouclée en 50 jours, à la suite du décès survenu fin mai 2022 d'Évelyne Lucas, la dirigeante du groupe, qui a conditionné la vente de certains actifs. "J’ai reçu un coup de fil début mai me proposant d’acheter la société et j’ai signé en juin", raconte Olivier Pinart, gérant de la holding Finopi, propriétaire des désormais six sociétés qui composent le groupe OPI.
Affichant 2,6 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022 pour 27 salariés, PRC "possède une notoriété et un savoir-faire importants et des compagnons très compétents", analyse le dirigeant. "Il fallait cependant remettre du vent dans les voiles, redonner une dynamique à l’entreprise, même si elle était profitable." Ce souffle nouveau, Olivier Pinart l’a initié en apportant "du process en organisationnel, dans le contrôle qualité et l’optimisation des procédures". Il a injecté 150 000 euros dans cette nouvelle organisation et dans le remplacement de matériel de chantier.
Rachats et créations
"Avec ce rachat, le groupe OPI propose désormais aux maîtres d’œuvre une solution clé en main pour l’ensemble du second œuvre", se félicite le chef d’entreprise. L’activité de peinture de PRC rejoint celles des cloisons sèches et modulaires, des isolations thermiques, des traitements acoustiques, des plafonds suspendus, des menuiseries intérieurs et sols souples proposés par les autres entreprises du groupe. Celles-ci sont costarmoricaines (OPI Cavan, OPI Trégueux et le contractant général EBB) et finistériennes (Isol & Plac, Intra Muros). Le groupe s’est constitué depuis 2008, à coups de rachats et de deux créations, EBB en 2019 et Isol & Plac en 2022. Chaque entreprise possède son directeur, qui est parfois actionnaire de la filiale, aux côtés d’Olivier Pinart.
Les synergies dégagées grâce à l’acquisition de PRC permettront de mutualiser davantage les coûts de chantier. Elles devraient entraîner également une augmentation de 10 à 15 % de l’activité de PRC mais aussi de celle de l’ensemble du groupe dans la même proportion, en diversifiant le réseau d’apporteurs d’affaires. Pour aller au-delà, il faudra régler le problème de la main-d’œuvre. "Nous sommes à la recherche d’une vingtaine de salariés au total", confie Olivier Pinart. Un domaine des ressources humaines auquel le chef d’entreprise apporte une attention particulière
Les bons réglages
"Je passe 30 % de mon temps sur l’animation humaine. Cela demande beaucoup d’investissement mais ça porte ses fruits : nous n’avons pas de turn-over", confie le dirigeant, originaire de Fouesnant (29). "J’ai mis 15 ans à trouver les bons réglages. C’est à nous, chefs d’entreprise, de nous adapter à l’évolution de la société. Si j’interdisais les téléphones persos sur les chantiers, par exemple, la moitié de mes gars démissionneraient." Il arrive également à Olivier Pinart de cautionner les prêts de ses collaborateurs ou de les aider à gérer leur budget personnel.
Le groupe OPI réalise 60 % de son activité dans les Côtes-d’Armor, 30 % dans le Finistère et 10 % dans les deux autres départements bretons. Ses marchés sont le tertiaire (35 %), le secteur public (30 %), les particuliers (20 %) et le commerce (15 %).
