Le groupe CLS (900 salariés, CA 2022 : 173 M€), basé à Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne), filiale du Centre national d’études spatiales (34 %) et de la société d’investissement privée belge CNP (66 %), qui fournit des solutions d’observation et de surveillance de la Terre depuis 1986, vient de conclure l’acquisition des sociétés brésiliennes Prime (suivi des flottes marchandes et support aux activités offshore) et Sat One (communication par satellite). Elles rejoignent la filiale brésilienne de CLS, Prooceano, pour donner vie à une entité renommée CLS Brasil. La vingtaine de salariés issus de Prime et Sat One, toutes deux établies à Rio de Janeiro comme Prooceano, portent l’effectif de CLS Brasil à une cinquantaine de collaborateurs. Le chiffre d’affaires consolidé de la nouvelle entité émarge à entre 7 et 8 millions d’euros. L’opération permet à CLS, présidé par Christophe Vassal, de diversifier ses activités au Brésil, jusqu’alors concentrées autour de son pôle énergies et infrastructures, l’une des cinq business unit du groupe avec la gestion durable des pêches, la surveillance environnementale et le climat, la sécurité maritime et la mobilité.
Surveillance environnementale
CLS qui suit pour l’European Maritime Safety Agency (EMSA), depuis 2008, l’ensemble des bateaux battant pavillon européen, et pour d’autres pays du monde (Caraïbes, Chili, Mexique, Égypte, Vanuatu, Bahamas, Comores, Équateur, Maurice, Mongolie, Pérou, Saint-Vincent & Grenadines, Suisse, Tanzanie), le fait désormais pour la flotte brésilienne. "CLS suit aujourd’hui près de 15 000 bateaux, explique Sophie Besnard, directrice en charge du développement international du groupe. Le Brésil représente 1 500 bateaux, soit environ 10 %. C’est pour nous un marché stratégique." CLS entend aussi profiter de ce renforcement géographique pour déployer au Brésil de nouveaux services, sur lesquels le groupe n’est pas encore positionné. "En particulier dans la surveillance environnementale et climatique, poursuit-elle. Nous imaginons qu’avec la nouvelle présidence au Brésil, la politique environnementale va être un peu plus mise sur le devant de la scène et cela tombe bien pour nous. Il y a aussi tout un pan de notre activité pour lequel nous sommes célèbres dans le monde mais que nous n’opérons pas au Brésil en raison de la régulation locale, c’est la surveillance de la pêche. Peut-être qu’un jour, avec les instances supranationales, les Brésiliens seront obligés de faire différemment. Et, ce jour-là, nous serons prêts." D’ores et déjà, CLS Brasil va s’employer à travailler les synergies entre les portefeuilles clients de ses unités regroupées pour vendre davantage de services.
Des dossiers en cours en Asie Pacifique
Présent dans 30 sites dans le monde, le groupe CLS mise à la fois sur sa croissance organique (7 à 8 % par an en moyenne) et sur des opérations de croissance externe pour développer son rayonnement à l’international. "Depuis 2010-2011, nous procédons en moyenne à une acquisition chaque année, rappelle Sophie Besnard, soit pour nous renforcer dans certaines zones géographiques, soit pour acquérir une capacité que nous n’avons pas encore. Cela a par exemple été le cas avec le rachat de la société Meteodyn il y a deux ans, qui calcule le vent pour les parcs et les fermes éoliennes. Nous avons d’autres dossiers en cours, principalement en Asie Pacifique." Outre l’élargissement de son marché au Brésil, CLS vient de signer trois contrats majeurs avec les gouvernements de l’Inde, du Sri Lanka et de la Thaïlande, pour la fourniture de son système de pointe MAS (Maritime Awareness System), une solution unique et en temps réel pour la détection et la surveillance des activités et menaces en mer, utilisée notamment par les Douanes et la Marine française.
