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Le Grand Est conforte sa position de première région productrice de gaz renouvelable en France
Grand Est # Production et distribution d'énergie # Investissement

Le Grand Est conforte sa position de première région productrice de gaz renouvelable en France

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Avec 95 sites affichant une capacité de production de biométhane de 1,98 térawattheure (TWh), le Grand Est produit l’équivalent de la consommation de 170 000 foyers et 6 000 bus roulant au GNV.

En 2022, GRTgaz a injecté 30 millions d’euros dans la maintenance du réseau de transport de gaz installé dans le Grand Est — Photo : GRTgaz

Le gestionnaire du réseau de gaz GRTgaz (CA : 2,1 Md€ ; 3 330 salariés) a fait les comptes : avec 21 nouveaux sites de production de biométhane mis en service à fin 2022, la filière méthanisation reste active en région Grand Est. Au total, ce sont 95 sites régionaux qui injectent du biométhane, pour une capacité de production de 1,98 térawattheure (TWh), en augmentation de 0,42 TWh par rapport à 2021, soit 21 % de la capacité de production nationale de 9 TWh. Un niveau qui permet à la région de revendiquer le titre de première région de France productrice de biométhane.

Concrètement, la production des unités de méthanisation du Grand Est pourrait couvrir les besoins en gaz de 170 000 logements et la consommation de 6 000 bus roulant au GNV. Actuellement, les équipes de GRTgaz comptabilisent un total de 170 projets, ce qui porterait "la capacité totale de production de la région à 4,5 TWh par an", précise le gestionnaire du réseau de gaz. Pourtant, une ombre plane sur le développement de cette nouvelle filière de production d’énergie : "Seulement 83 nouveaux projets sont inscrits dans le registre en 2022, dans l’attente de nouveaux dispositifs de soutien."

Douceur et baisse de la consommation

Inflation sur les intrants, coût des projets en hausse, la viabilité de certains méthaniseurs est remise en question, bousculée par des tarifs d’achats garantis par l’État qui n’ont pas suivi. Déjà révisés en septembre, ces tarifs devraient être révisés avant l’été par le gouvernement, en intégrant un facteur corrélé aux prix de l’énergie.

Une révision qui devra permettre de ne pas casser la dynamique d’une filière dont la production a déjà dépassé les objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie de 2020 : fixée à 6TWh pour 2023, la production de biométhane en France a atteint les 7 TWh en 2022. Un grand pas vers la souveraineté énergétique du pays, qui a consommé l’année dernière 430 TWh de gaz, un chiffre en recul de 9,3 % sur l’ensemble du territoire, du fait notamment de l’élévation des températures. "2022 est l’année la plus chaude jamais enregistrée par Météo France, affichant un écart avec 2021 de +1,58 °C en moyenne annuelle", rappellent les équipes de GRTgaz.

Dans le Grand Est, la consommation brute annuelle a atteint 70 TWh, contre 73 en 2021. Le fort recul de la consommation des particuliers (-18 %) et de l’industrie (-10 %) a été amorti par l’augmentation de la consommation (+53 %) des trois centrales de production électrique fonctionnant au gaz, installées à Toul, Blénod-lès-Pont-à-Mousson et Saint-Avold. La consommation des trois centrales gaz de la région a atteint en 2022 un niveau qualifié "d’historique" par GRTgaz, à 17 TWh, contre 11 TWh en 2021, "conséquence des fortes indisponibilités des centrales nucléaires", précise le gestionnaire du réseau de gaz.

Des travaux pour envoyer du gaz en Allemagne

Une année particulière à bien des égards : "La baisse drastique des importations de gaz russe en Europe en 2022 (-62 % sur l’année et un quasi-arrêt à partir de l’été) a conduit à une reconfiguration des flux sur le réseau de transport français, sans rupture d’approvisionnement", note GRTgaz. Dans le Grand Est, des travaux menés sur le point d’interconnexion d’Obergailbach, en Moselle, ont permis d’envoyer 3,7 TWh vers l’Allemagne. "Ainsi, GRTgaz, en collaboration avec les transporteurs allemands (OGE et GRTgaz Deutschland), a réalisé les adaptations techniques nécessaires afin de pouvoir inverser le sens de fonctionnement de l’interconnexion et rendre le flux France vers Allemagne effectif", précise le gestionnaire.

Pour adapter le réseau de transport de gaz dans le Grand Est aux enjeux liés à la transition énergétique et le maintenir, GRTgaz a investi 44 millions d’euros en 2022, dont 12 millions d’euros d’équipements fléchés vers le gaz pour véhicule, le biométhane ou encore le transport d’hydrogène. Pour 2023, 43 millions d’euros d’investissements sont déjà budgétés.

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