Transformer les murs métalliques des bâtiments (commerciaux, industriels, logistiques) en radiateurs géants : c’est le principe d’R Booster, la solution développée par Air Booster, incubée à Bordeaux Technowest depuis 2020. Son principe : doubler une partie du bardage sur la façade la plus au sud (environ 150 m2 pour un bâtiment de 1 000 m2) et engendrer la circulation d’air dans les nervures. Grâce à la chaleur emmagasinée hiver comme été par le métal, en entrant à 10 °C, l’air en ressort quelques secondes plus tard à potentiellement 52 °C.
"83 % d’économie sur la facture chauffage"
"C’est une low-tech simple, facilement duplicable, quatre fois plus puissante que le photovoltaïque (800 watts crêtes par m2 contre 200), et qui réduit la facture de chauffage jusqu’à 83 %", défend son inventeur Christophe Fourcaud. Une première levée de fonds de 453 000 euros en septembre 2022 lui a permis de sonder le marché et, aidé de la Région, de lancer l’industrialisation. L’heure est venue d’accélérer la commercialisation. C’est ce que doit lui permettre le million et demi d’euros glané via une levée de fonds auprès de Team for the Planet, sachant que la start-up guette encore 1 million d’euros non dilutif en complément dans les prochaines semaines, notamment de la BNP. Team for the Planet entre au capital à hauteur de 25%, le fondateur conserve 60% et les actionnaires historiques se partagent les 15% restants.
"Nous sommes débordés de commandes, le débouché est là."
"Nous sommes débordés de commandes, le débouché est là, sourit le dirigeant. Nous avons 6 millions d’euros dans le 'pipe'." En 2024, Air Booster projette un chiffre d’affaires de 515 000 euros, puis en 2025 de 1,4 million d’euros. "Les cycles de vente sont longs", justifie Christophe Fourcaud. Le premier modèle fonctionne déjà chez Api Distribution (Gironde) et bientôt à l’UIMM du département. Air Booster vient aussi de signer avec la RATP pour un chantier en Île-de-France.
Un marché colossal
Son objectif à trois ans : équiper 150 000 m2 de bâtiments neufs ou existants. Sachant que chaque année, il se construit 15 millions de m2 de bâtiments à ossature métallique dans l’Hexagone selon la FFB, rappelle le dirigeant, qui muscle ses équipes en prévision de sa montée en puissance.
"Il y a un an et demi j’étais seul dans 9 m2, aujourd’hui nous sommes huit et bouclons le recrutement de six personnes, dont des ingénieurs pour la R & D." L’ancien photographe, un temps enseignant en informatique puis directeur de plusieurs écoles privées du supérieur, n’est pas du genre à s’endormir sur ses lauriers. "Les brevets pour la version 2 d’R Booster sont en cours."
Une version 2 élargit encore le champ d’applications
Tout comme la version 1, la nouvelle version, dont la commercialisation débute, permet aussi une alimentation en eau chaude toute l’année et un refroidissement les nuits d’été. Son débit optimisé lui ouvre en plus les portes des entreprises en quête de préchauffage industriel et de séchage agricole. Et surtout, elle est conçue pour s’apposer sur n’importe quelle surface, pas uniquement des ossatures métalliques. "Nous testons ou sommes en contact avec Leroy Merlin, Maïsadour, Terre du Sud, Eiffage…", précise le patron d’Air Booster.
Ce dernier confie par ailleurs avoir signé très récemment un partenariat avec un acteur majeur "pour développer encore une autre solution", laissant entrouverte la possibilité de s’ouvrir au marché des particuliers.
Une nouvelle verticale avec le découpage laser
En parallèle, Air Booster lance ce mois-ci une nouvelle verticale pour rentabiliser sa machine dernière génération de découpe laser. Une activité de prestation extérieure dont elle espère à terme 15 à 20 % de son chiffre d’affaires. "Il y a beaucoup de demande dans le secteur. Le temps moyen d’attente pour une pièce oscille entre 4 et 15 jours ; nous nous engageons à la fournir dans la journée", ajoute encore Christophe Fourcaud.
