Après avoir levé 1,2 million d’euros en décembre 2021 pour recruter et tester ses solutions visant à réduire le gaspillage énergétique dans l’habitat, la start-up nantaise Hestiia, a finalisé une nouvelle levée de fonds de 2,7 millions d’euros auprès de Noia Capital, un fonds luxembourgeois spécialisé dans la blockchain, du business angel Alexandre Yazdi, cofondateur et dirigeant de Voodoo et de Bpifrance. Les deux créateurs d’Hestiia, Camille Chenuil et Alexandre Vinot, restent majoritaires au capital.
Ce financement doit permettre à l’entreprise, créée en 2016, d’industrialiser et de commercialiser son dernier produit, le radiateur écologique et innovant myEko qui s’adresse aux particuliers désireux de rénover leur habitat. En effet, Hestiia qui avait, dans un premier temps, ciblé le marché des entreprises du bâtiment avec un produit récupérant la chaleur des eaux chaudes sanitaires, a pivoté vers le B to C, en raison de la longueur des cycles de décision dans le B to B.
Récupération de la chaleur fatale
Son radiateur électrique transforme l’énergie fatale en source de chaleur économique et écologique. Le chauffage est composé d’un calculateur électronique qui recycle l’intégralité de l’énergie générée par la puissance informatique pour la reconvertir en chaleur. Lorsqu’il est branché, le radiateur allume des cartes électroniques très performantes H1, capables de réchauffer une pièce allant de 10 à 15 m². "Notre radiateur n’utilise pas de résistances électriques classiques. Il dégage de la chaleur en faisant des calculs informatiques. Nous revendons ensuite ces calculs qui ont de la valeur, via la connexion wifi du client. Ce qui nous permet, non seulement de le chauffer, mais de le rémunérer chaque mois", explicite Alexandre Vinot.
Rémunération mensuelle
Le propriétaire du radiateur reçoit ainsi 1,8 centime d’euros par kwh consommé. Ce qui peut représenter jusqu’à 450 euros de gains par an pour un foyer de 90 m². "Nous permettons ainsi aux Français de se chauffer d’une manière écologique, tout en récupérant une partie de leurs dépenses énergétiques à un moment où les prix de l’énergie ne cessent d’augmenter", argumente le dirigeant. Le radiateur est commercialisé depuis janvier 2023 sur le site de l’entreprise au prix de 490 euros, en précommande. "Nous avons l’ambition dans le futur de réduire ce prix en développant les volumes afin de proposer une énergie toujours plus abordable", indique Alexandre Vinot. Pour l’heure, Hestiia, qui emploie 16 salariés mais prévoit des recrutements, revendique une forte croissance, sans mentionner son chiffre d’affaires, ni le nombre de ventes réalisées.
L’offre myEko se veut vertueuse. Hormis les produits électroniques, les radiateurs sont fabriqués en France et, si possible en région nantaise, grâce à des partenariats avec des industriels locaux. "Notre offre est éco-conçue avec des composants respectueux de l’environnement et pour éviter toute forme d’obsolescence. Les calculs faits dans le salon des particuliers ne seront pas faits et perdus dans un data center", expose le dirigeant. Les premières livraisons du radiateur sont attendues en septembre.
