Vanheede Environnement investit 50 millions d’euros pour renforcer son site, situé à Billy-Berclau, dans le Pas-de-Calais. Filiale du groupe familial belge Vanheede (183,6 M€ de CA, près de 900 collaborateurs), un acteur du traitement des déchets, cet unique site français collecte, trie et valorise des déchets non dangereux (carton, plastique, verre, bois, déchets alimentaires, etc.) et des déchets dangereux (solvants, peintures, batteries, emballages vides souillés, etc.).
Une capacité augmentée
Vanheede Environnement gère actuellement 100 000 tonnes de déchets par an, contre 30 000 tonnes à la création du site en 2013, pour un chiffre d’affaires de 17 millions d’euros en 2022 (contre 4,5 M€ en 2013). Ces déchets sont collectés essentiellement dans les Hauts-de-France, auprès d’entreprises de toute taille, dans les domaines de l’industrie et du commerce en particulier. "Le site dispose actuellement d’une capacité de traitement de 140 000 tonnes de déchets non dangereux, qui va passer à 250 000 tonnes grâce à cet investissement. Du côté des déchets dangereux, la capacité s’élève à 10 000 tonnes", précise Stéphane Beaurain, directeur du site.
Les travaux ont démarré officiellement en décembre 2022 et vont s’étendre jusqu’à la fin de l’année 2024, voire mi-2025. À cet horizon, le site s’étendra sur 7,5 hectares, contre 4,5 hectares, tout compris : voirie, bâtiments, espaces verts… Le site, qui termine actuellement l’agrandissement de ses bureaux, va notamment multiplier par trois la taille des deux bâtiments dédiés aux déchets dangereux et non dangereux. Ces agrandissements doivent générer 80 nouveaux postes, portant l’effectif à 120 personnes.
Un taux de valorisation des déchets en hausse
L’investissement est porté par Vanheede Environnement, avec le soutien de partenaires bancaires, de l’Ademe à travers deux subventions et de celui du groupe. Outre l’augmentation des capacités de traitement des déchets, le site va voir son taux de valorisation et recyclage augmenter de manière significative. "Ce site affiche un taux de revalorisation et recyclage des déchets dangereux et non dangereux de 96 %. Dans le cadre de cet investissement, il va passer à 99 % pour les déchets non dangereux", détaille Stéphane Beaurain, sachant que les 1 % restants partent en enfouissement.
Pour y parvenir, le site va internaliser deux activités. La fabrication de CSR (combustibles de récupération), sous forme de pellets à destination des cimenteries ou de l’industrie chimique, ainsi que le déconditionnement des invendus alimentaires, c’est-à-dire la séparation de l’emballage et des contenus, ces derniers étant chauffés pour éviter la prolifération bactérienne, avant de partir vers des unités de méthanisation. "Ces deux activités étaient jusqu’à présent réalisées à la demande dans d’autres unités du groupe, en Belgique. Nous disposons à présent d’un tonnage suffisant de déchets pour les réaliser ici". Enfin, dans un contexte de hausse des coûts de l’énergie, l’investissement va également servir à la mise en place d’un dispositif de cogénération. "Nous allons alimenter nos moteurs de broyeurs en gaz naturel et, en fonctionnant, ils vont produire de la chaleur et de l’électricité que nous allons utiliser pour notre activité. À terme, nous pourrions atteindre 50 % d’autoconsommation en électricité."
