Les dinosaures sont de retour sur les rives de la Saône. La société alésienne Dinopedia, qui développe des parcs de loisirs sur cette thématique, investit 2,5 millions d’euros dans le rachat du parc aquatique de Trévoux (Ain), près de Lyon, pour y implanter son concept. En faillite et fermé depuis 2023, le site de 6,5 ha va être réhabilité et enrichi de plusieurs cheminements touristiques, boutiques et équipements, à commencer par les statues et animatroniques (créatures robotisées) de dinosaures conçus par Dinopedia (40 salariés, CA 2023 : 4 M€), dont les plus imposantes peuvent atteindre 12 mètres de haut. Pour la première année, l’entreprise se donne un objectif de 100 000 entrées après l’ouverture, prévue d’ici l’été. "Nous créons à Trévoux le premier parc aquatique à dinosaures. Nous allons convertir les bassins pour présenter des reptiles aquatiques jamais vus jusqu’ici dans cette configuration, tout en minimisant l’impact sur l’environnement naturel du site", annonce Philippe Lopez, PDG de Dinopedia.
Un réseau en croissance rapide
Depuis sa création en 2020, Dinopedia a développé un réseau de 3 parcs de loisirs. Le premier, baptisé Dinopedia-Parc Cévennes, a été construit lui aussi après la reprise d’un site touristique de 10 ha, dans une zone riche en fossiles. Près de 150 dinosaures ont été installés dans le parc, qui a enregistré 60 000 entrées à ce jour. "Nous avons pu lancer une marque un peu plus sexy que les fossiles de l’ère du Carbonifère", sourit Philippe Lopez.
Puis l’entreprise a racheté et converti une grotte située dans les Pyrénées-Orientales, pour y créer Dinopedia Expérience, un concept remontant 450 millions d’histoire pour exposer, tout à la fois, les ères des dinosaures, des insectes géants et des premiers hominidés. Après son ouverture en mars 2023, le site a reçu 25 000 visiteurs, et prévoit le double en 2024. Enfin, en juin dernier, la PME alésienne a lancé Dinopedia-Parc Lozère, première déclinaison de son concept initial, qui présente "l’Argentinosaurus, le plus grand être vivant ayant jamais vécu sur Terre, avec ses 42 mètres de long", précise le dirigeant.
Avec son nouveau projet lyonnais, Dinopedia affichera une collection de 4 parcs. "Mon souhait est que chacun des sites présente ses propres spécificités, comme l’élément aquatique pour le prochain parc. Les enfants fans de dinosaures peuvent assouvir leur curiosité, tout en permettant aux parents de choisir leur destination", glisse Philippe Lopez, qui n’entend pas en rester là. L’entrepreneur prévoit en effet de porter son réseau à 20 implantations en France d’ici 2030. Il signale des pourparlers avancés pour reprendre 3 sites, situés au sud de Paris, à proximité de Toulouse, et près de Gap. "Il s’agira du premier parc de loisirs situé en moyenne montagne", se félicite-t-il. Ces 3 opérations pourraient être signées d’ici la fin 2025, moyennant un investissement total de près de 5 millions d’euros hors foncier.
Un univers en émergence
Pour cofinancer ce plan de marche, l’entreprise envisage d’ouvrir son capital. Sur le plan opérationnel, elle dispose de sa propre foncière, ce qui accélère le développement des parcs. "Les maires adhèrent aux valeurs que nous portons et qui ont émergé depuis la crise sanitaire, comme le retour aux fondamentaux et à la pleine nature", estime Philippe Lopez.
Mais d’autres vecteurs de croissance propulsent son entreprise. En 2022, elle a créé Dinopedia Découvertes, un pôle dédié à la création de contenus pédagogiques, comme des jeux éducatifs vendus dans les boutiques des parcs, ou même des magazines : son premier titre (pour les 6-12 ans) compte déjà 2 000 abonnés, et le deuxième (pour les 3-6 ans) vient d’être lancé. Enfin, Dinopedia inaugurera, en 2024, une chaîne de fast-foods baptisés The Big Rex, qui cuisinera des burgers en circuits courts. Une ouverture de restaurant par parc est programmée d’ici 2025. Philippe Lopez parle d’un véritable univers en émergence, qu’il nomme "le monde de Dinopedia", et promet d’autres initiatives à venir.
