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Le fabricant d’étiquettes Inessens va bâtir une usine à Grasse
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Le fabricant d’étiquettes Inessens va bâtir une usine à Grasse

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L’imprimeur audois Inessens, spécialiste des étiquettes adhésives premium, investit de 10 à 12 millions d’euros dans une usine livrable en 2025. Implantée à Grasse (Alpes-Maritimes), capitale mondiale du parfum, elle porte ses nouvelles ambitions dans le secteur, tout en prolongeant sa stratégie d’écoconception.

Inessens, fabricant d’étiquettes premium, regroupe neuf maisons d’impression — Photo : David Nakache

Depuis sa fondation en 1996, le groupe Inessens (280 salariés, CA 2022 : 68 M€), basé à Montréal (Aude), a forgé sa position de leader dans l’impression d’étiquettes adhésive premium en menant une minutieuse politique de croissance externe. Il réunit aujourd’hui neuf "maisons d’impression", qui incarnent un savoir-faire d’abord ancré dans les vins et spiritueux. En 2020, avec les acquisitions des entreprises HAAS et TLS en région parisienne puis celles de Sud Graphic et Etiquettes de Provence, situées à Grasse (Alpes-Maritimes) et ses environs, ont acté ses ambitions grandissantes dans le parfum et la cosmétique. Un temps freiné par le Covid, ce projet de croissance connaît un coup d’accélérateur avec l’annonce d’une nouvelle usine, qui sera construite au cœur d’un écosystème emblématique. "Grasse est la capitale historique du parfum. C’est un nom qui rayonne sur le plan international dans cette industrie. Tout en accompagnant de grandes marques mondiales, nous tenions à être présents au plus près des parties prenantes grassoises pour mieux traiter les demandes locales", souligne Eric Groshens, président d’Inessens.

Deux univers convergents

Le groupe audois va mobiliser de 10 à 12 millions d’euros dans l’acquisition d’un terrain de 14 000 m2 et la construction de l’usine, livrable en 2025. Le nouveau site permettra d’augmenter la capacité et les flux de fabrication pour deux types de produits : les étiquettes et les étuis. L’objectif d’Inessens est d’atteindre le cap des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2026. L’entreprise, qui vend dans plus de 20 pays dans le monde, veut notamment doubler sa part d’activité à l’export (6 % à ce jour). Elle ambitionne aussi de porter à un niveau égal ses anciens métiers (viticulture, agroalimentaire, spiritueux) et les nouveaux (cosmétique, parfum), qui ne représentent que 25 % du chiffre d’affaires à ce jour. "Notre idée est de rapprocher les deux univers des vins et spiritueux d’un côté, et de la cosmétique et du parfum de l’autre. Les premiers s’adressent au salon, les deuxièmes à la salle de bains. Les modes de fabrication sont différents, mais nous voulons les faire converger en créant un troisième univers, en transposant nos savoir-faire dans les premiers vers les seconds, et inversement. L’une des pistes explorées serait par exemple d’utiliser des papiers plus techniques pour pouvoir sortir du plastique. Nos neuf maisons d’impression ne sont pas limitées à un seul métier et, au contraire, peuvent adresser plusieurs demandes", fait valoir Eric Groshens.

Un fort engagement territorial

Fidèle aux engagements RSE d’Inessens, qui fait de son ancrage territorial une priorité, le nouveau site industriel réservera une parcelle de 4 000 m2 à des floriculteurs grassois. "La ville veut protéger sa floriculture, et nous nous inscrivons dans cette démarche visant à accompagner les parties prenantes locales", insiste Eric Groshens. Par ailleurs, si le bâtiment lui-même sera totalement éco-conçu, la démarche du groupe audois en faveur d’une innovation responsable va bien au-delà de ce projet industriel. Tous les ans, il consacre 1,5 % de son chiffre d’affaires à la R&D. Inessens a ainsi beaucoup travaillé sur des solutions différenciantes sur le marché, comme des étiquettes superposées pour la cosmétique, ou des étiquettes galbées pour le parfum. L’un de ses axes d’innovation les plus forts, depuis plus de six ans, porte sur le développement d’encres à pigments naturels, moins polluantes, "qui rencontrent un grand succès", selon Eric Groshens. Ce dernier souhaite donner à la responsabilité sociétale d’Inessens, une entreprise certifiée ISO 26 000, un tour bien concret : "Nous sensibilisons de plus en plus nos clients à l’impact écologique de nos produits. Cela suppose de travailler en amont, sur la partie dimensionnelle des étiquettes et des boitages, de sorte à trouver le meilleur rapport d’efficacité et de réduire les déchets, tant chez nous que chez nos partenaires… et non pas d’utiliser un papier biosourcé coûte que coûte ! Si la première responsabilité d'une entreprise est sociétale, la démarche doit être sincère pour construire les conditions du durable".

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