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Le créateur de luminaires Aluminor s’offre une seconde jeunesse
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Le créateur de luminaires Aluminor s’offre une seconde jeunesse

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Implantée près de Nice, Aluminor conçoit et fabrique des luminaires d’intérieur. Bientôt septuagénaire, l’entreprise (19 salariés, 3,5 M€ de CA) vit une seconde jeunesse depuis son rachat l’an dernier par un duo de dirigeants qui souhaite notamment réimplanter la majeure partie de la production en France.

Richard Barbett (à gauche) et Vincent Overney (à droite) ont repris en 2018 Aluminor, PME conceptrice et fabricante de luminaires d'intérieur. Pour le tandem dirigeant, "l'industrie a toute sa place en France" et compte bien le prouver en réimplantant une majeure partie de la production entre ses murs, à Contes, près de Nice — Photo : O. Oreggia

La façade de l’usine Aluminor, conceptrice et fabricante de luminaires d’intérieur, est pour le moins défraîchie. Mais la rénovation des lieux (6 000 m2) est prévue pour 2020. À l’intérieur, c’est du sang neuf qui coule dans l’entreprise née en 1950 et que Vincent Overney et Richard Barbett ont racheté l’an dernier. Le premier, originaire de Bourg-en-Bresse, a eu un long parcours dans l’industrie. Le second, Lyonnais, a dirigé pendant 18 ans la société de jouets éducatifs qu’il avait créée. Les deux hommes ne se connaissaient pas il y a encore quatre ans. « Nous nous sommes rencontrés en 2015 à Aix-en-Provence, lors d’une soirée sur la reprise d’entreprise », raconte Richard Barbett. « Nous nous sommes découvert des valeurs humaines communes puis une même vision de la gestion d’une entreprise. » « Nous cherchions à reprendre une société dans le quart Sud-Est, qui ait une âme, une histoire », précise Vincent Overney. Voilà ce qui les a donc conduits dans la vallée industrielle du Paillon, à Contes, près de Nice. Aluminor affichait l’an dernier un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros.

Objectif 50 % de production « made in France » à 3 ans

C’est ici que sont fabriqués 30 % des luminaires de la marque. Le reste vient de Chine. « Notre objectif est, dans les trois ans, d’équilibrer à 50-50, avant d’inverser la tendance dans les 5 à 6 années à venir », explique le duo de dirigeants. « Nous n’irons pas vers ce que nous ne savons pas faire. Nous ne fabriquerons pas les modèles qui requièrent beaucoup de technologie, avec des détecteurs de mouvement ou des interrupteurs tactiles. Mais nous pouvons nous démarquer avec du sur-mesure, des produits spécifiques. Nous sommes équipés d’une cabine de peinture. Nous pouvons être flexibles. » Un pari sur le made in France et son savoir-faire, mais aussi sur un désir des Français de consommer autrement. « Nous pensons que dans le moyen et le haut de gamme, le consommateur est prêt à payer 10 % à 20 % plus cher pour une qualité de production française, du réparable, durable, à contre-sens de l’obsolescence programmée », confie Richard Barbett.

Des bureaux aux chambres d’hôtels

Pour consolider ce nouvel élan, les recrutements vont se poursuivre. Le rachat de l’entreprise s’était fait avec l’ensemble des 12 salariés. Ils sont aujourd’hui 19. Une force de vente de quatre personnes a notamment été constituée. Le pôle création sera renforcé. Les deux dirigeants doivent également pouvoir s’appuyer sur des sous-traitants. Aluminor travaille déjà avec des entreprises hexagonales. Pour certaines de ses créations, le bois utilisé vient du Jura, les pièces d’acier du Beaujolais…
La PME compte aussi sur une nouvelle branche identifiée et prometteuse : l’hôtellerie. Si elle réalise 70 % de son activité auprès de distributeurs de matériel de bureau, près de 20 % avec des lampes à poser vendues dans de grands magasins de décoration, elle fabrique aussi des appliques. Un segment encore réduit mais qui ne demande qu’à grandir et à trouver sa place, notamment dans les chambres d’hôtels ou de résidences hôtelières. Aluminor a déjà signé avec le groupe Pierre et Vacances.

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