La salle d’art et d’essai, Club 6, fait partie des structures de loisirs historiques de Saint-Brieuc. Le cinéma fêtera en effet ses 39 ans d’existence en septembre 2024. Cet été, il a été fermé huit semaines pour une complète rénovation énergétique. "Le plan d’investissement a été réalisé en 2022", précise Gérard Hoffmann, directeur général de la société Cinécrans qui comprend également le multiplexe Cinéland à Trégueux. Ce deuxième cinéma de l’agglomération briochine soufflera, lui, ses 20 bougies en 2024.
"Les toitures du Club 6 avaient déjà été refaites pendant le confinement. Cet été, ce sont toutes les clims qui ont été changées ainsi que les systèmes de projection, les écrans et la façade. Un investissement de près d’1 million d’euros. L’été prochain, ce sera le tour des fauteuils et de la décoration intérieure. Pour plus de confort et une meilleure qualité de films."
Retour à l’avant Covid
Gérard Hoffman, après avoir repris un premier cinéma désormais fermé à Saint-Brieuc en 1992, a décidé de se lancer dans l’aventure des multiplexes avec sa femme, Martine, en inaugurant à Trégueux Cinéland en 2004, seule structure de ce type dans les Côtes-d’Armor. Il s’associe également, cette même année via la société Cinécrans, au Club 6. Pour ce passionné de cinéma, il s’agissait d’une vraie volonté de conserver un cinéma d’art et d’essai en centre-ville. "Chaque établissement a sa propre identité. Et même si ce plus modeste cinéma ne nous fait pas gagner d’argent, grâce à la bonne santé économique et la situation de monopole de Cinéland, nous n’en perdons pas et nous avons pu financer les travaux."
Cinéland, avec ses dix salles, comptabilise environ 550 000 entrées par an, le Club 6 environ 100 000. Le chiffre d’affaires, avant la pandémie, s’élevait à 4,5 millions d’euros. "Mais nous avons été parmi les entreprises les plus fragilisées avec les boîtes de nuit car nous avons dû fermer 300 jours en tout. Depuis 18 mois, c’est derrière nous. Mais la reprise a été difficile. Il n’y avait pas assez de films pour tous nos écrans et nous avons subi l’essor des plateformes de streaming. Nous avons perdu 40 % de notre clientèle que nous avons récupérée petit bout par petit bout. Les congés de Noël 2022 ont sonné la charge de la reprise avec des films porteurs comme Avatar. Et alors que l’été 2022 avait été très mauvais à cause de la canicule, nous avons eu cette année une activité exceptionnelle, équivalente à celle de Noël. 18 000 à 19 000 spectateurs par semaine contre 10 000 habituellement. Nous devrions avoir un chiffre d’affaires, fin septembre, équivalent à celui d’avant Covid. Mais pas avec la même marge."
Marges en baisse
La flambée des prix de l’énergie a en effet eu un impact sur le budget du cinéma. Même si Gérard Hoffmann estime avoir eu "la chance de renégocier ses tarifs d’électricité avec une hausse de 20 % juste avant l’augmentation. Nous avons fait des travaux pour un parking en basse tension. Et à la sortie du Covid, toutes les machines à xénon ont été changées par du laser. Nous avons également diminué le nombre de séances et mis au point un process pour faire des économies d’énergie avec l’équipe technique." 300 000 €, en tout, ont été investis ces trois dernières années.
Cinécrans emploie une trentaine de salariés, "une bonne équipe avec très peu de turn-over et des étudiants en renfort".
