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L'eau Perlyne revient dans les rayons
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L'eau Perlyne revient dans les rayons

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Après un faux départ, en raison d’un litige avec un fournisseur, la famille Guillaume commercialise de nouveau son eau minérale naturelle Perlyne, via la société CEMG. Elle appuie ce lancement sur la qualité et la dimension locale de cette eau, qui tire sa source dans la forêt de Mormal, dans le Nord. Confiant, le dirigeant Baudry Guillaume affiche déjà de nombreux projets de diversification.

Reconnue "eau minérale" en 2014, l’eau Perlyne fait son grand retour dans les commerces après de multiples péripéties, dont un litige judiciaire. Cette eau est exploitée par la famille Guillaume, au sein de sa propriété dans le village de Bousies (Nord), via la société CEMG (Conditionnement Eau Minérale Guillaume). Baudry Guillaume, à la tête de cette entreprise familiale, appuie ce nouveau départ sur la qualité et la proximité géographique, deux arguments qui font sens pour les consommateurs.

L’eau Perlyne compte actuellement 7 salariés, un effectif qui sera porté à 15, voire 17 collaborateurs d’ici deux ans. Dans le cadre de ce nouveau départ commercial, le chiffre d’affaires "ne sera représentatif que dans quatre mois", commente le dirigeant, sans donner plus de précisions. Il est toutefois confiant : "entreprise familiale et maîtrise des coûts : c’est une combinaison qui nous permet déjà d’être à l’équilibre".

Une distribution locale

"Notre argument phare est, outre la qualité de l’eau, son origine locale et sa proximité géographique : les consommateurs y accordent de plus en plus d’importance. Nous alimentons pour l’heure des petits magasins, supermarchés et hypermarchés, à 50 kilomètres à la ronde, soit une soixantaine de points de vente. À partir de janvier, nous livrerons les centrales pour toucher la métropole lilloise et le littoral." L’entreprise remplit 12 000 bouteilles par jour, pour une capacité de la ligne à 25 000 bouteilles par jour. "Il nous faudra investir dans une autre unité de remplissage, d’ici 2024, pour monter à la cadence maximale", indique le dirigeant.

L’eau Perlyne se retrouve aussi dans des brumisateurs en vente en pharmacie et parapharmacie. "On va développer ce secteur de la cosmétique, ajoute le dirigeant, une société va l’utiliser prochainement pour ses crèmes hydratantes et antirides." En 2022, l’eau sera également gazéifiée et aromatisée afin d’étoffer la gamme. Elle est pour le moment distribuée en bouteille d’1,5 litre, "à un prix très compétitif, pour une eau supérieure grâce à la maîtrise de notre investissement et à la dimension de notre structure", estime le directeur. La bouteille est d’ailleurs plus basse qu’avant, d’environ 1 centimètre, pour utiliser moins de plastique. "Nous allons lancer deux nouveaux formats l’an prochain, la bouteille d’un litre, très prisée en zone urbaine, et la 33 centilitres pour la restauration." Viendront ensuite les formats 0,5 L pour les sportifs et 0,25 L pour les maternités. Car, cerise sur le gâteau, l’eau Perlyne est "la seule eau au Nord de Paris qui a l’agrément pour la préparation des nourrissons".

Un faux départ

Il y a en réalité plus d’un siècle que cette eau, qui prend sa source dans la forêt de Mormal, est exploitée. "Depuis le début du XIXe siècle, cette eau a servi tour à tour pour l’agriculture, la chaudronnerie, les machines à vapeur, aux contrôles d’étanchéité sur du matériel hydraulique ou encore au refroidissement des compresseurs thermiques", énumère Baudry Guillaume. Mais elle n’avait jamais été convertie en eau minérale. C’est en 2010, après deux ans d’études réalisées par l’ARS (Agence régionale de la santé) et l’institut Pasteur, que l’idée fait son chemin. "Nous avons pris conscience de la grande qualité et de la stabilité de la composition de cette eau", riche en calcium, potassium et magnésium, sans nitrate et faible en sodium. En 2014, intervient la reconnaissance de l’appellation "eau minérale" puis l’autorisation d’exploitation, quelques mois plus tard.

La famille Guillaume -le patron et ses quatre enfants - entame alors une rénovation totale, pour 1,2 million d''euros, des bâtiments de l’ancienne chaudronnerie familiale, fermée en 1995. Le dirigeant les met aux normes agroalimentaires, puis investit dans une ligne d’embouteillage. Mais un désagrément avec le fournisseur de cette dernière aboutit à un arrêt de la production en 2016, suivi d’un litige judiciaire. "Cet épisode nous a causé beaucoup de désagréments au lancement de l’activité, concède Baudry Guillaume sans trop vouloir s’épancher, mais il y a eu une reconnaissance du dysfonctionnement de la ligne. Ainsi, preuve a été donnée qu’il n’y avait pas eu de problèmes de gestion. Les banques nous ont fait de nouveau confiance, pour financer une autre ligne de production en 2017, sous une structure juridique différente." Le temps de commander puis d’installer cette nouvelle ligne, c’est la crise du Covid-19 qui est venue retarder la renaissance de l’eau minérale naturelle Perlyne, qui a coûté au total 800 000 euros, dont une partie réalisée en autofinancement. "Nous avons eu le renouvellement de notre autorisation d’exploitation en mai 2021, puis l’autorisation de vente publique en juillet dernier", précise le dirigeant.

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