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Le chantier naval Francqueville veut dépolluer les ports
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Le chantier naval Francqueville veut dépolluer les ports

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Le chantier naval Francqueville lance la commercialisation d’un système de dépollution des ports. Ayant nécessité près de neuf années de recherche et développement, cette machine se veut le seul système de dépollution par récupération des déchets et hydrocarbures de surface adapté pour les zones portuaires.

Philippe Francqueville et France Perrot, les dirigeants du chantier naval Francqueville, installés sur le Dpol — Photo : D.Gz

« 85 millions de tonnes de plastiques encombrent nos océans et causent la mort chaque année de plus d’un million d’oiseaux marins et de plus de 100 000 mammifères marins. À elle seule, la France rejette plus de 11 200 tonnes de plastiques en Méditerranée dont 21 % reviennent sur les côtes de notre territoire dans l’année », s’alarme Philippe Francqueville, fondateur voici maintenant neuf ans du chantier naval Francqueville, installé dans les Bouches-du-Rhône, dans la zone d’activités de Roquefort-la-Bédoule. Cette entreprise vient de lancer la commercialisation d’une machine baptisé Dpol, dont l’objectif est de débarrasser les ports des macrodéchets (branches, sacs en plastique, emballages divers…).

Une pollution macroscopique

« Cette pollution macroscopique est la plus courante et la plus visible et elle provient d’un nombre important de facteurs, à commencer par la population et les nombreux indélicats qui oublient ou ignorent l’absence de poubelles. Elle est particulièrement visible dans les espaces confinés tels que les ports. Toutefois, il est très compliqué de lutter efficacement dans un endroit aussi encombré car on ne peut pas utiliser de moyens lourds en raison du manque de place », poursuit Philippe Francqueville, qui a mené neuf années de R & D pour tenter de résoudre cette problématique. « À l’origine du chantier naval, il y a eu une rencontre avec un inventeur qui avait conçu un bateau de dépollution. Nous avons réalisé une série d’essais grandeur nature qui ne se sont pas révélés concluants, mais ils ont permis de définir ce qui pouvait fonctionner et ce qui ne le pouvait pas et cela m’a donné l’envie de faire aboutir ce projet en partant sur l’idée d’une machine autonome, sans télécommande, qui soit fiable et ne nécessite aucune formation ».

50 kg de déchets en deux heures

Le chantier naval a décroché une aide de 50 000 euros du Feder sur son projet qui vient d’aboutir durant l’été. Le tout dernier prototype ne pèse que 35 kg, peut être mis à l’eau facilement et est autopropulsé par l’aspiration de la pompe. « En deux heures de fonctionnement, nous pouvons récupérer jusqu’à 50 kg de déchets. Dpol peut se déplacer facilement, être calé sous un quai ou entre deux bateaux et aspire sur environ 1,5 mètre de profondeur. Nous allons en faire produire plusieurs et nous allons commencer à les commercialiser au travers du chantier naval Francqueville, afin de profiter de nos contacts privilégiés avec les ports, et plus largement au travers d’un site internet qui en phase de finalisation. Nous avons pris le parti de mettre sur le marché un outil peu cher (autour de 2 000 euros) et nous visons les ports de plaisance, les sociétés chargées de la dépollution qui interviennent avec les pompiers… »

Le chantier naval Francqueville compte une quinzaine de salariés permanents et fabrique des bateaux semi-rigides professionnels jusqu’à 12 mètres. « Nous répondons aux demandes spécifiques en créant des bateaux sur-mesure dédiés à différentes activités : police, pompier, gestion des ports, clubs de plongée… Nous avons ainsi intégré les différents métiers, du bureau d’études à la chaudronnerie, en passant par la sellerie ou l’accastillage ». L’entreprise a enregistré en 2019 un chiffre d’affaires d’un million d’euros.

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