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Sovatrise dépollue les déchets issus des chantiers de la région
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Sovatrise dépollue les déchets issus des chantiers de la région

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Fruit de la première collaboration dans la région Auvergne-Rhône-Alpes entre une entreprise de travaux publics et un acteur de la gestion des déchets, Sovatrise anime une boucle de l’économie circulaire dont la vocation est de revaloriser des matériaux pollués issus des chantiers du BTP.

La plateforme Sovatrise fonctionne depuis huit mois — Photo : DR

Depuis le début de l’année, Séché Eco Services, filiale de Séché Environnement (2 500 salariés en France ; 1 Md€ de CA prévisionnel en 2023) spécialisée dans la dépollution et la réhabilitation de sites industriels et Eiffage Route gèrent conjointement Sovatrise, une plateforme de valorisation de terres et bétons pollués, sur la zone industrielle Mi-plaine, à Saint-Priest (Rhône). Le partenariat prend la forme d’une joint-venture 65 % - 35 % entre les deux entreprises et a nécessité un investissement d’un million d’euros pour aménager et équiper les infrastructures sises sur une ancienne centrale à béton.

"Ce nouveau service de proximité s’adresse aux chantiers d’aménagement urbains, immobiliers et industriels de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour la gestion, le traitement et la réutilisation, après dépollution, des déblais produits", déclare Nicolas Nouviale, directeur opérationnel de Séché Eco Services (250 salariés ; 110 M€ de CA en 2022).

Un process innovant de revalorisation

D’une surface d’1,6 hectare, la plateforme exploitée par les équipes de Séché Eco Services (SES), qui a déjà traité 50 000 tonnes de terres et de bétons non inertes en 9 mois, est dimensionnée pour accueillir jusqu’à 150 000 tonnes par an. L’optimisation du tri des déchets issus de chantiers d’industriels, du BTP et de collectivités comme le Grand Lyon (métro) conduit à la réutilisation de près de 70 % des terres après dépollution dans une logique d’économie circulaire.

Dans un hangar fermé de 2 000 m2 doté d’un sol étanche, les terres et bétons préalablement triés sont tamisés pour en extraire de fins granulés dont les polluants sont dégradés grâce à l’intégration d’une flore bactérienne. S’ensuivent les étapes de traitements thermique et physico-chimique qui résorbent les dernières traces de contaminants.

À l’issue de ces opérations de dépollution, les matériaux de seconde vie obtenus (substrat fertile, granulats, matériaux à usage routier…) peuvent être réemployés, en substitution aux ressources naturelles. Eiffage Route les utilise notamment pour ses chantiers (remblais, réaménagements de carrière, etc.). D’autres formes de réemplois sont à l’étude : "nous investissons en R & D pour valoriser ces déchets sous forme d’amendement pour terre végétale et de produits manufacturés pour le BTP", ajoute-t-il. Les 30 % de matières non dépolluées sont à leur tour stockées, incinérées ou recyclées en cimenterie par Séché.

Une seconde plateforme ?

"Grâce à la réhabilitation de foncier par la reconquête des friches industrielles, Sovatrise contribue à l’objectif " zéro artificialisation nette " à 2050, prévu dans le cadre de la loi Climat et Résilience du 22 août 2021", souligne-t-il. Dotée d’un écosystème entrepreneurial fort dynamique, la région lyonnaise a un grand besoin de requalification de terrains. D’autant que son passé industriel producteur de nombreux polluants organiques comme les hydrocarbures, l’arsenic, le mercure ou les solvants chlorés la dote d’un potentiel élevé pour Sovatrise, qui, après 8 mois d’exploitation, envisage déjà de créer une seconde plateforme.

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