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Le californien Rhythm Diagnostic Systems choisit Strasbourg pour développer ses patchs connectés
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Le californien Rhythm Diagnostic Systems choisit Strasbourg pour développer ses patchs connectés

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La start-up Rhythm Diagnostic Systems a développé un prototype de mini-patch connecté qui doit permettre un suivi précis de l’évolution des patients après une opération. Née en Californie en 2013, elle a choisi Strasbourg pour poursuivre son développement.

Le directeur général de Rhythm Diagnostic Systems Elie Lobel a travaillé une vingtaine d'années dans le domaine de la e-santé avant de rejoindre la start-up — Photo : ©Jean-Luc Stadler

La medtech Rhythm Diagnostic Systems (RDS) compte sept collaborateurs aux États-Unis et désormais cinq à Strasbourg. Elle aurait pu continuer son développement à Palo Alto, au cœur de la Silicon Valley, où elle a été fondée en 2013. Elle a finalement choisi de s’installer dans la capitale alsacienne en 2020 pour poursuivre le développement de son mini-patch connecté, capable de mesurer dix paramètres vitaux comme la fréquence cardiaque, la température cutanée ou le niveau d’activité physique chez des patients qui viennent d’être opérés. « Ce patch, qui compte cinq capteurs, va permettre de prévenir et d’anticiper la dégradation de la santé des patients. Aujourd’hui, la plupart des capteurs de ce type fonctionne en temps réel et n’analyse qu’un paramètre, explique Élie Lobel, le président de RDS. Ils sont plutôt réactifs et pas dans l’idée d’anticipation, contrairement à notre mini-patch. »

Un mini-patch pour prévoir l’évolution des patients

C’est cette dernière caractéristique qui a particulièrement plu à l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) de chirurgie guidée par l’image. L’IHU, en partenariat avec les Hôpitaux universitaires de Strasbourg, a décidé de créer un hôtel pour patients connecté. C’est ce projet, dont le montage financier est encore en cours de discussion à l’heure où nous écrivons ces lignes, qui a notamment permis d’attirer la start-up américaine dans la région. « Cet établissement doit permettre d’accueillir et de suivre les patients après une opération, dans un environnement moins coûteux qu’un centre de réanimation hospitalier », explique Sam Eletr, le fondateur de RDS. L’homme d’affaires franco-américain n’est pas un inconnu dans le monde de la santé strasbourgeois puisqu’il a été président du conseil d’administration de la start-up Domain Therapeutics.

Pour développer l’algorithme et la base de données qui permettront d’anticiper l’évolution des patients, Rhythm Diagnostic Systems, incubé au Semia, est accompagné par Inesia. Ce service d’accompagnement pour les entreprises du Grand Est qui innovent dans le secteur de la santé a été lancé par la Plateforme Régionale d’Innovation en e-Santé Mutualisée (PRIeSM). « Inesia apporte l’infrastructure numérique qui permettra d’avoir une attitude prédictive. Elle va stocker les données (recueillies par le mini-patch, NDLR) et les combiner », explique Élie Lobel.

Une commercialisation en 2022

Une première étude clinique, dont le promoteur est l’IHU, porte sur une cinquantaine de patients. Elle va débuter début novembre et durera trois à six mois selon la vitesse d’inclusion des patients. L’objectif de RDS est de valider la qualité des mesures du patch. Le protocole clinique d’une seconde étude a été finalisé avec les équipes de l’hôpital strasbourgeois de Hautepierre et a été soumis à l’Agence nationale de sécurité du médicament. Elle doit permettre de suivre des patients à risque de détresse respiratoire. L’objectif de cette étude est d’analyser l’acceptabilité par le patient et la facilité d’utilisation par les professionnels de santé. La start-up espère être prête pour la commercialisation du patch en 2022.

En tant que lauréat du concours d’innovation i-Lab de Bpifrance, RDS bénéficie d’un soutien renforcé sous forme de subvention et d’avance remboursable. D’ici la fin de l’année, elle devrait compter une dizaine de collaborateurs.

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