Le Biberon Français mise sur le "made in Auvergne-Rhône-Alpes"
# Biens de consommation # Innovation

Le Biberon Français mise sur le "made in Auvergne-Rhône-Alpes"

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L'ancien ingénieur Benjamin Banoun a créé la marque de biberons innovante Le Biberon Français. En privilégiant une fabrication 100 % "made in Auvergne-Rhône-Alpes" et un positionnement "branché", il nourrit pour son produit des ambitions internationales.

Jusqu’alors seul au capital de la société Noadam Innovations et de la marque Le Biberon Français, Benjamin Banoun (à gauche) a accueilli comme associé Cédric Staub, spécialisé dans le commerce international — Photo : Le Biberon Français

Un nouveau-né, des vacances à Rome et… une valise remplie de biberons. Les bonnes idées naissent souvent de besoins concrets. Par une nuit de canicule, Benjamin Banoun, ingénieur acousticien, dessine trois biberons qui s'emboîtent et conçoit ainsi un produit innovant, offrant un gain de place de 70 %.

La marque Le Biberon Français et le brevet des biberons gigogne sont déposés. L’inventeur démissionne de son poste pour créer sa SAS, Noadam Innovations, à Paris. Quand arrive l'étape de l’industrialisation, Benjamin Banoun consulte Philippe Julia, ancien directeur technique de Tigex. « Direction Oyonnax, capitale de la plasturgie, où l’on fait le choix d’utiliser le Tritan puériculture » précise-t-il. Un matériau plus cher que le plastique traditionnel mais « léger, stable, brillant et transparent ».

Une capacité de 8 000 biberons par semaine

La première usine choisie par Benjamin Banoun, leader dans la fabrication de biberons en France, ne donne pas satisfaction. Il se tourne alors vers la TPE Buathier (CA 2018 : 4,8 M€ / 28 salariés), toujours dans l'Ain, dirigée par Simon Auvachey et Daniel Millet, prestataire pour Béaba, Boiron et d’autres acteurs paramédicaux. Au total, quatre mois de développement - non-facturés par Buathier - sont nécessaires pour refaçonner les moules et stabiliser le produit.

« Nous croyons au projet », glisse Daniel Millet, dont l’usine fabriquera les biberons, les anneaux de réductions et les capuchons. « Nous pourrons produire jusqu'à 8 000 biberons par semaine », indique l'industriel, qui a ouvert son réseau de prestataires locaux (Précilux et SMH, à Izernore) tandis que les tétines sont confiées à CVA Silicone, en Haute-Loire.

Le biberon des parents "branchés"

Depuis le 21 juin 2017 et la première commercialisation des biberons dans la boutique branchée Colette, à Paris, le succès est fulgurant. Le Biberon Français (vendu autour de 14 € l’unité et 40 € le coffret de trois) est distribué dans tous les points de vente "mode" de France, du Bon Marché aux Galeries Lafayette, le réseau Natalys et jusqu'à la boutique de l’Assemblée nationale. Petit plus : des illustrations signées par des "plumes" comme Soledad, l'illustratrice de l’hebdomadaire Elle, et l'ex-mannequin Inès de la Fressange.

Les biberons illustrés par Soledad — Photo : Le Biberon Français

Côté export, des containers de biberons sont déjà partis au Japon, aux États-Unis, en Corée, en Chine et au Moyen-Orient grâce au carnet d’adresses de Cédric Staub, ancien directeur commercial de Philips Avent, qui a rejoint Benjamin Banoun début 2018. Jusqu’alors seul au capital de sa société, le dirigeant a accueilli ce spécialiste international comme associé à hauteur de 20 %.

Pour autant, pas de gros changements opérationnels à venir. Mis en orbite il y a trois ans, sans aucun salarié ni outil de production, Le Biberon Français poursuit sa stratégie centrée sur l’intervention de prestataires externes. Mais pour accélérer, exposer sur les salons internationaux et communiquer sur le web, Benjamin Banoun cherche des fonds. Une association de business angels est « sur les rails ». Discret sur les chiffres, il prévoit une trajectoire le portant à 5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021.

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