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L'armement Porcher accueille un nouveau navire
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L'armement Porcher accueille un nouveau navire

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En continuant d'investir dans sa flotte de chalutiers et de parier sur une nouvelle génération de marins pêcheurs, l'entreprise basée à Saint-Alban et fondée par Jean Porcher il y a plus de 50 ans va toujours de l'avant, malgré un horizon noirci, notamment par le Brexit.

L'Aventurine, nouveau chalutier de l'armement Jean Porcher — Photo : Socarenam

La bénédiction de l'Aventurine a été célébrée début février au port du Légué, à Saint-Brieuc. Construit par le chantier naval Socarenam à Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), ce nouveau chalutier vient renforcer l'armement Porcher, l'un des plus importants de Bretagne. Générant une activité qui mobilise plus d'un millier d'emplois indirects, l'entreprise compte une quinzaine de navires longs de 25 mètres, identifiables à leur robe noire, blanche et rouge, pour un chiffre d'affaires annuel d'environ 38 millions d'euros, avec près de 200 marins et une trentaine de sédentaires, basés au siège à Saint-Alban.

Plus économe de 15 %

"C'est le premier navire dont je prends le commandement," sourit fièrement Antoine Porcher, 27 ans, petit-fils du fondateur. Si Jean Porcher, 74 ans, reste à la tête de cette influente dynastie de la pêche bretonne qu'il a commencé à établir au début des années 1970, la relève semble donc assurée.

L'Aventurine représente un investissement de plus de 5 millions d'euros. Le nouveau chalutier affiche des dimensions assez semblables à celles de ses aînés. Surmontée d'une superstructure en aluminium, sa coque en acier abrite une cale à poisson de 110 m3. " Par rapport à son prédécesseur, c'est un bateau plus volumineux de 30 %, mais surtout plus économe en énergie d'environ 15 %," précise Cédric Porcher, directeur technique de l'armement, fils de Jean et père d'Antoine.

Meilleures conditions de travail

"Avec un équipage de 7 marins, nous travaillons sur des marées hebdomadaires, avec des rotations par tiers toutes les trois semaines. Nous réalisons 6 à 7 traits de chaluts chaque jour sur un terrain de jeu qui va des îles Anglo-Normandes à la mer d'Iroise en passant par la mer Celtique et le sud du Royaume Uni," explique Antoine Porcher qui a démarré l'exploitation de l'Aventurine en début d'année. "Un effort particulier a été réalisé afin d'améliorer les conditions de travail, avec notamment la mise en place d'un convoyeur pour le tri du poisson, mais aussi afin d'optimiser le confort à bord, avec une isolation phonique renforcée pour les espaces de vie," souligne Roxane Porcher, directrice RH et administrative de l'armement et fille de Jean Porcher, avant de rappeler que ces investissements favorisent l'attractivité du métier.

Une quarantaine d'espèces

L'Aventurine est relativement épargnée dans son plan d'exploitation par les répercussions du Brexit qui pèsent néanmoins sur l'activité de l'armement, investie à 70 % dans les eaux britanniques. "Nous n'avons pas beaucoup d'emprise sur ce qui sera le fin mot de l'histoire, mais nous avons encore de la visibilité jusqu'en 2026, et des négociations à prévoir jusqu'à cette échéance," avance Cédric Porcher. D'ici là, chacun des chalutiers de l'entreprise familiale devrait continuer à débarquer à Roscoff (Finistère) une quarantaine d'espèces marines différentes, de la lotte au saint-pierre, en passant par le congre et la seiche, au rythme moyen de 10 à 12 tonnes par semaine. Des captures commercialisées ensuite sous les criées d'Erquy et Saint-Quay-Portrieux ... que Jean Porcher a contribué à fonder à la fin des années 70 pour faciliter ses débouchés.

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