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L’aéroport de Toulouse-Blagnac accélère sa transition énergétique
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L’aéroport de Toulouse-Blagnac accélère sa transition énergétique

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Déjà engagé dans une volonté de décarbonation de ses activités, ATB vient de fixer un nouveau cap ambitieux à horizon 2029. Son plan s’accompagne d’investissements qui permettront des économies d’énergie considérables.

Philippe Crébassa (à gauche), président du directoire, et Christian Cassayre, président du conseil de surveillance d’Aéroport Toulouse-Blagnac — Photo : ATB

L’aéroport de Toulouse-Blagnac (CA 2023 : 155,10 M€, résultat net : 19 M€) vise le net zéro carbone en 2029. “ATB est déjà neutre en carbone aujourd’hui, mais ce n’est pas suffisant puisque la neutralité s’obtient en compensant les émissions résiduelles, explique Philippe Crébassa, le président du directoire. Notre objectif : aucune émission carbone sur les scopes 1 et 2, c’est-à-dire les émissions que nous pouvons maîtriser.” En 2019, ATB, comme 270 autres aéroports en Europe, avait signé un accord pour se conformer à la résolution de l’Airports Council International Europe (ACI) de réduire au maximum ses émissions directes de gaz à effet de serre au plus tard en 2050.

En mai 2024, une feuille de route plus ambitieuse dans les délais et alignée sur le scénario du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) d’une augmentation des températures limitée à 1,5 °C sera ainsi déposée auprès de l’ACI. La trajectoire de décarbonation de l’aéroport est construite au travers des quatre principaux postes émetteurs de CO2 : le chauffage des bâtiments (chaleur issue à 100 % de la biomasse et du biogaz en 2029), l’électricité (25 % de sa consommation produite par son parc photovoltaïque dès 2025), les groupes électrogènes (100 % de l’énergie des groupes électrogènes en huile végétale hydrotraitée en 2029 puis utilisation de l’hydrogène), et la flotte de véhicules (100 % au biocarburant ou en électrique en 2029).

Le remplacement des éclairages

L’aéroport s’est lancé dans de grands chantiers de remplacement de ses éclairages depuis deux ans. En 2024, moyennant un investissement d’1 million d’euros, les parkings auto P1 et P2 vont passer à la led, permettant d’économiser près de 40 % de consommation énergétique. Côté piste, un investissement de 6 millions d’euros est mobilisé pour installer des projecteurs led sur les 34 mâts d’éclairage des parkings avions. ATB répond ainsi à une double nécessité : d’une part, il se conforme au cadre légal de l’European Aviation Safety Agency (EASA) qui fixe les règles de sécurité applicables aux aéroports ; d’autre part, ce système intelligent piloté par des caméras intégrées devrait entraîner une économie énergétique minimum de 75 %. Ce chantier durera encore deux ans.

Deux centrales photovoltaïques en ombrières

En mai 2024, les travaux des centrales photovoltaïques en ombrières sur les parkings P5 (livraison en janvier 2025) et P6 (livraison en octobre 2025) vont commencer. Les 17 millions d’euros investis pour installer 35 000 panneaux sur 70 000 m2 permettront de générer environ l’équivalent de la consommation annuelle de 1 140 foyers. Pour le parking P6, le projet a été lauréat de l’appel d’offres de la Commission de Régulation de l’Énergie portant sur la réalisation et l’exploitation d’installations de production d’électricité à partir de l’énergie solaire. L’aéroport bénéficiera donc de conditions de tarifs privilégiées et garanties pour l’injection de la production de la centrale sur le réseau local et national de distribution.

L’autonomie en énergies renouvelables à l’étude

ATB souhaiterait enfin devenir un aéroport complètement autonome énergétiquement et utilisant 100 % d’énergies renouvelables et de récupération (EnR & R). Est-ce possible ? Afin de répondre à cette interrogation, l’aéroport a choisi de se faire accompagner depuis peu par le laboratoire Laplace (Laboratoire Plasma et Conversion d’Énergie) de Toulouse, rattaché au CNRS, à l’INP Toulouse et à l’Université de Toulouse III. Une doctorante de l’Agence nationale de la recherche et de la technologie (ANRT) va travailler pendant 3 ans sur la plateforme pour apporter une réponse théorique à ce défi.

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