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La société de conseil Efor veut devenir un acteur mondial de la santé
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La société de conseil Efor veut devenir un acteur mondial de la santé

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Dotée d’une ambitieuse feuille de route pour devenir un leader mondial, Efor associe une forte croissance interne à une stratégie d’acquisitions qui lui a permis de multiplier ses effectifs par 4 depuis 2020. La société de conseil à l’industrie s’est organisée pour répondre aux exigences des laboratoires pharmaceutiques, biotechs et spécialistes du dispositif médical.

Julie Marion, directrice de la stratégie et des opérations d’Efor — Photo : DR

La gueule grande ouverte, la spectaculaire statue bleue électrique de lion qui accueille les visiteurs dans le hall d’entrée du spécialiste du conseil aux industries de la santé Efor (2 500 salariés, 215 M€ de CA) incarne bien l’ambition de la société implantée à Champagne-au-Mont-d’Or (Rhône).

1 300 recrutements cette année

Portée par une forte croissance interne, la société dirigée et détenue majoritairement par Mathieu Roger, a recruté 800 personnes l’année dernière et s’apprête à intégrer 1 300 nouvelles personnes cette année.

L’objectif ? Grandir pour atteindre une taille critique, avec l’ambition d’employer 5 000 personnes en 2028. Tout en enrichissant son offre d’expertises en France et à l’international.

Croissance fulgurante

Pour rappel, Efor s’est développée sur l’aval du cycle produit (médicament, dispositif médical, complément alimentaire, etc.). Elle intervient de l'enregistrement du produit (aspects réglementaires) à la commercialisation, en passant par l’industrialisation du produit (ingénierie de production, qualification et validation des équipements et procédés, assurance et contrôle qualité, etc.).

Tout en poursuivant sa croissance organique, elle s’est également lancée dans une politique d’acquisitions menée tambour battant depuis 2020, qui devrait s’accélérer avec le recrutement d’une directrice des acquisitions au second semestre 2023.

Acquisitions en chaîne depuis 2020

En décembre dernier, le groupe Efor a par exemple repris le groupe alsacien Nodarius (450 salariés, 40 M€ de CA), qui porte son chiffre d’affaires à 215 millions d’euros sur 2023. La société de conseil implantée à Mulhouse (Haut-Rhin) a notamment développé la marque Altogen spécialisée dans l’ingénierie dans le domaine de la santé (pour l’industrie pharmaceutique, la biotechnologie, la chimie et les dispositifs médicaux).

"Avec ses marques Altogen pour la santé, d’une part et Mealys et Emovia pour l’industrie, de l’autre, Nodarius est une sorte de clone d’Efor", s’amuse Julie Marion, directrice de la stratégie et des opérations.

C’est la troisième acquisition en trois ans après le rachat du lyonnais Soladis en juillet 2021, expert dans la valorisation des données de santé. "Nous avions besoin de cette brique technologique pour enrichir notre offre d’accompagnement dans les phases précliniques et cliniques notamment pour aborder le marché des CROs, ces sociétés de recherche auprès desquelles nos clients externalisent leur R & D", commente Julie Marion. La valorisation des données permet également d’orienter la R & D vers les molécules les plus prometteuses…

Devenir un leader mondial

En décembre 2020, la croissance externe avait débuté avec la reprise de CVO Europe (550 salariés à l’époque), une société lyonnaise spécialisée dans le conseil aux industriels du secteur pharmaceutique, "complémentaire de celui du dispositif médical, le cœur de métier d’Efor". Au passage, la société qui employait à l’époque 650 salariés a alors presque doublé sa taille.

Actuellement, d’autres projets de rachats sont dans les cartons : "nous ciblons les meilleurs spécialistes du conseil dans les sciences de la vie sur nos métiers cœur de cible - post-enregistrement produit - ou sur de nouvelles expertises, déclare Julie Marion. Les localisations prioritaires se situent aux États-Unis, en Allemagne, dans les pays nordiques et en Italie".

Créée en 2013, Efor affiche un éclatant tableau de chasse : parmi ses 800 clients figurent "le top ten des laboratoires pharmaceutiques mondiaux", indique Julie Marion, mais aussi des fleurons régionaux comme Nemera, MaatPharma. Sanofi lui a aussi confié des missions dans le cadre de la construction de sa nouvelle Smart factory 100 % digitalisée de Neuville-sur-Saône (Rhône).

Virage stratégique vers le conseil aux industries de la santé

Le groupe de conseil était à l’origine positionné sur deux marchés principaux, celui des industriels de la santé d’une part, et celui des autres industries, qui, jusqu’en 2019 contribuent à parts égales au chiffre d’affaires. À présent, le secteur de la santé génère 80 % des ventes.

C’est au moment de l’arrivée au capital du fonds Raise en 2019, qui détient aujourd’hui 12 % de l’entreprise, qu’Efor décide alors de se spécialiser dans le conseil en sciences de la vie en plein essor. Mais les deux activités restent complémentaires.

"Nous réalisons encore 20 % de notre chiffre d’affaires avec d’autres industries, où des marges parfois plus réduites que dans l’industrie pharmaceutique incitent à opter pour les meilleures technologies en termes de productivité", explique Julie Marion. Du coup, Efor y puise des ressources pour séduire ses clients du secteur de la santé, industriels du secteur pharmaceutique, biotechs et spécialistes du dispositif médical.

Et ce n’est pas tout, l’entreprise veut ancrer son positionnement d’expert en développant ses prestations d’audit et de formation, qui devraient générer un chiffre d’affaires de près de 4 millions d’euros à fin 2025.

Le capital aux mains des managers

L’entreprise a mis en place une organisation parfaitement huilée au service de sa compétitivité. Au cœur du réacteur, sa direction technique, "une sorte de think tank portée par 210 experts qui repère les meilleures pratiques, et qui soutient la fonction commerciale lors des appels d’offres et l’assiste pour mettre en œuvre les solutions retenues pour amener les projets clients au degré de conformité attendu par les autorités de santé", déroule la directrice de la stratégie d’Efor. La mission de la direction technique est également d’aider le groupe à "s’adapter aux évolutions du marché ", ajoute Julie Marion.

Enfin, pour entretenir la flamme de ses dirigeants, leur esprit entrepreneurial est récompensé par une forte association au capital. Son top management en détient collectivement 20 % aux côtés du fondateur. Au total, plus de 80 % du capital appartient à la gouvernance.

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