La Ciotat
La Savonnerie des calanques développe 1688, sa propre marque de savons
La Ciotat # Chimie

La Savonnerie des calanques développe 1688, sa propre marque de savons

S'abonner

La Savonnerie des calanques, née en 2017 à La Ciotat, et spécialisée dans le travail à façon pour des moulins ou des domaines viticoles, a choisi depuis le début de l’année de miser sur sa propre marque, baptisée 1688, en référence à la date de publication de l’Édit de Colbert régissant la fabrication du savon de Marseille.

Philippe Stettler, cofondateur de la Savonnerie des calanques basée à La Ciotat — Photo : D.Gz.

C’est en 2017 qu’est née, à La Ciotat, la Savonnerie des calanques, issue de l’association de Philippe Stettler et de François-Xavier Arnihac. De la réunion de leurs deux compétences, commerciales pour le premier, technique pour le second, une marque a vu le jour, baptisée 1688, date du fameux Édit de Colbert régissant la fabrication de savon de Marseille. Installée depuis mai 2022 sur le port dans le centre-ville de La Ciotat, l’entreprise, qui travaille principalement à façon, pour différents moulins ou des domaines viticoles du pourtour méditerranéen, entend bien désormais développer sa marque de savon, exclusivement fabriqués à base d'huile d'olive. "Nous réalisons près de 80 % de notre chiffre d’affaires auprès des moulins et nous voulons, petit à petit, inverser la tendance et développer notre marque 1688. Nous nous sommes ainsi, dans un premier temps, installés de façon plus visible dans un local de 150 m², où nous faisons la vente et la production de savons, sur le port de La Ciotat", commente Philippe Stettler, qui poursuit : "Nous sommes par ailleurs actuellement en train de refaire notre site internet afin de nous positionner davantage sur l’ensemble des réseaux sociaux".

En 2022, la savonnerie a triplé ses ventes en ligne. Avec son nouveau site, elle envisage également de prospecter à l’export. "D’autres sources de revenus pourraient également provenir d’ateliers de type "Do it yourself" que nous allons prochainement mettre en place dans la savonnerie".

Des savons exclusivement à base d’huile d’olive

En référence à l’Édit de Colbert, qui spécifiait que le savon de Marseille devait être exclusivement fabriqué à base d’huile d’olive, la Savonnerie des calanques, qui compte trois salariés, a choisi de miser sur le fameux taux de 72 % d’huile d’olive, alors que beaucoup de savonniers mélangent huile de palme, de coprah et d’olive. "L’entreprise est née dans les oliviers. Avant de créer la savonnerie, je travaillais dans une entreprise de cosmétique qui récupérait auprès de différents producteurs, les huiles d’olive impropres à la consommation. Mon associé, quant à lui, était responsable de production dans une coopérative oléicole, à Mouriès. Nous achetons ainsi l’huile déclassée, déclarée impropre à la consommation pour différentes raisons, auprès de moulins et de coopératives. Cette huile demeure parfaite pour réaliser des produits cosmétiques et nous l’utilisons pour nos savons et, bien évidemment, pour les produits à façon, en utilisant directement l'huile non commercialisée par les moulins pour fabriquer des savons à leur marque". En 2021, la savonnerie a ainsi utilisé 2,5 tonnes d’huile d’olive bio. "Cette année, la production des moulins n’a pas été bonne (en baisse d’environ 30 %), notamment à cause du réchauffement climatique et nous complétons alors nos achats d’huile d’olive auprès de grossistes, principalement en Espagne et en Tunisie". Au total, sur une année, l’entreprise fabrique plus de 80 000 savons solides, auxquels s’ajoutent des salons liquides, des huiles sèches, des baumes, des shampoings…

Pour poursuivre son développement, la savonnerie, qui enregistre un chiffre d'affaires annuel de 300 000 euros, envisage de procéder à des croissances externes afin de se doter d’autres outils industriels, d’autres gammes ou d’autres distributeurs.

La Ciotat # Chimie # Commerce