Les créateurs
Tout juste diplômés de leur école d’ingénieurs, Cédric Le Guern et Lucas Moysan sont les fondateurs de Lizia. Ils se sont rencontrés lors de leurs études en génie mécanique et automatique à l’Insa de Rennes. Les deux amis décident, en parallèle de leurs études, de donner vie à une idée que Cédric Le Guern avait eue avant même d’intégrer l’Insa. "Pendant mon lycée, je lisais beaucoup, mais j’avais du mal à trouver de bonnes positions. Avec une imprimante 3D que j’avais à la maison, j’ai réalisé un premier prototype qui me servait à tenir mon livre d’une seule main, auquel j’ai ajouté une lampe", raconte le jeune créateur. Après de nombreux tests utilisateurs, et 200 prototypes plus tard, Lizia est née, et brevetée à l’international. Officiellement créée en août 2022, la start-up, immatriculée à Hillion (Côtes-d’Armor), est physiquement installée à Rennes, hébergée au sein de l’ex-école des deux entrepreneurs.
Le produit
Lizia est une lampe de lecture 3 en 1 dotée d’un clip qui permet de lire à une main (pour lire dans les transports, en prenant des notes, en buvant un café…), et elle sert aussi de marque-page. Médaillée au célèbre concours Lépine et vendue 25 euros, elle est labellisée made in France. "Nous avons trouvé des partenaires en Vendée pour le plastique avec ASM France, dans les Côtes-d’Armor pour le packaging en carton, avec Gorio, et à Rennes pour l’assemblage et la mise sous pli via le chantier d’insertion AIPR", détaille Cédric Le Guern. Seule l’électronique vient de Chine. Après avoir testé son intérêt via une campagne Ulule, qui lui a permis de pré-vendre 4 000 lampes et de lancer la production, Lizia a démarché les librairies. Une dizaine distribue pour l’instant l’objet. "Notre objectif est d’atteindre les 500 points de vente en France", indique Cédric Le Guern, qui a déjà écoulé 15 000 lampes en un an et demi.
Les perspectives
Actuellement, 95 % du chiffre d’affaires de 300 000 euros de Lizia provient de son site e-commerce, où la lampe est proposée en différentes couleurs, et personnalisable (gravure, logo…). Déjà rentable, la start-up n’a fait aucune levée de fonds, mais a été accompagnée par la Région Bretagne et l’incubateur Emergys. Si les deux fondateurs sont majoritaires au capital, ils ont fait entrer un investisseur minoritaire à leurs côtés, Damian Py (ancien dirigeant du fabricant de mini lave-vaisselles Daan Technologies), pour les conseiller aussi sur l’industrialisation en France. Lizia démarre sa commercialisation à l’international, comme annoncé lors de la récente participation de la start-up au CES de Las Vegas, le grand salon mondial de l’électronique grand public. "Nous avons ouvert la livraison vers l’Europe. Notre logistique est prête, indique Cédric Le Guern. D’ici au printemps, nous allons lancer une nouvelle campagne de vente, mais sur la plateforme américaine Kickstarter cette fois-ci. L’objectif est d’écouler 50 000 lampes et d’adresser désormais le marché des États-Unis et du monde entier".
Il va donc falloir étoffer l’équipe, pour l’instant composée de trois collaborateurs à temps plein et de deux stagiaires, avec l’embauche d’au moins une personne au développement commercial. En 2024, Lizia table sur un chiffre d’affaires de 630 000 euros et imagine déjà d’autres produits. À horizon 2026, la start-up espère pouvoir proposer trois gammes de produits, pour atteindre les 4 millions d’euros avec un effectif de 15 salariés.
