En Pays de la Loire, Fibois regroupe environ 600 acteurs de la filière du bois, du propriétaire forestier forêt jusqu’à l’industrie dite de la seconde transformation, fabricants de produits en bois, en passant par l’exploitation des forêts et les scieries et dérouleurs de peupliers. Une filière qui emploie 31 400 personnes dans la région dans 7 100 établissements et qui vient de signer une charte appelée "Ensemble, mobilisons la forêt". "C’est la seconde version d’une première charte signée en 2015, précise Jean Bureau, président de Fibois Pays de la Loire et dirigeant de l’entreprise TBO (Tillaut Bois Ouvrés), à Riaillé (Loire-Atlantique), spécialisée dans la scierie et la fabrication d’emballages bois avec une quarantaine de collaborateurs pour plus de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020. "Elle est articulée autour de nos quatre grands défis, économique, écologique, sociétal et de protection."
Une région peu boisée
Alors que la forêt représente 31 % du territoire national, elle ne couvre que 12 % des Pays de la Loire, avec 400 000 hectares, dont 90 % sont privés, composés pour 78 % de feuillus, pour 22 % de résineux dont 4 % de peupliers, qui représentent à eux seuls 31 % de la récolte dans la région. Néanmoins, cette surface augmente, puisque l’on replante environ 2 600 hectares chaque année, soit 78 000 hectares en trente ans. Pour la filière régionale, l’un des quatre défis de la charte 2023 consiste à affirmer cette forêt comme un espace produisant une forte valeur ajoutée sur le territoire. "La filière crée des emplois et des richesses, indique Jean Bureau. L’objectif est de produire du bois localement en dynamisant le renouvellement et en améliorant la gestion forestière. Il y a environ 240 000 propriétaires dans la région dont beaucoup possèdent de petites surfaces, et l’objectif est de les fédérer pour assurer un meilleur entretien des forêts." Autre défi, écologique celui-ci en lien avec le changement climatique : adapter la forêt de demain pour la rendre moins vulnérable face à la sécheresse ou aux risques sanitaires, en adaptant les pratiques à la ressource en eau ou en favorisant la recherche opérationnelle.
Un lien avec la société civile
Pour la filière bois, un nouveau défi est aussi apparu ces dernières années : la population, de plus en plus sensibilisée aux questions environnementales, perçoit parfois difficilement les actions menées sur les forêts : "Lorsque l’on moissonne un champ de blé, ajoute jean Bureau, personne ne s’en émeut. Lorsque l’on coupe une forêt, on est dans la même logique : on vient la récolter parce qu’il est temps de le faire. Mais elle était inscrite dans le paysage depuis longtemps et les gens ne le comprennent pas toujours. À nous de faire preuve de pédagogie et d’expliquer en nous rapprochant de la société civile." La filière envisage aussi de travailler plus étroitement avec les collectivités pour présenter le travail mené et développer ce dialogue. Enfin, il s’agit aussi pour les acteurs du bois de protéger, particulièrement face aux tempêtes, aux attaques sanitaires ou aux risques d’incendie. La filière veut instaurer un dialogue avec les opérateurs en charge de la gestion des sinistres mais aussi travailler auprès des propriétaires pour mieux adapter les forêts à ces risques et accompagner ceux qui en ont été victimes dans le reboisement.
