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La fédération des travaux publics attentive à la commande publique
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La fédération des travaux publics attentive à la commande publique

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La filière des travaux publics morbihannaise affiche une confiance en l’avenir mais demeure prudente. Si les chantiers sont au rendez-vous pour l’heure, l’organisation professionnelle reste attentive quant à la planification de dossiers majeurs liée à la commande publique.

François Coville, président morbihannais et breton des travaux publics, demeure attentif au niveau des carnets de commandes — Photo : Ségolène Mahias

De l’activité mais pas d’euphorie. C’est ainsi que François Coville, président de la fédération des travaux publics du Morbihan et également président régional, a résumé la conjoncture actuelle dans le Morbihan. Forte de 244 entreprises qui emploient 2 998 salariés, la profession affiche des carnets de commandes avec une visibilité à quatre mois. "Ce n’est ni fort ni faible et ce n’est pas non plus homogène sur notre territoire. Toutefois, l’économie morbihannaise affiche plutôt une bonne santé. Le département est dynamique", nuance François Coville.

Un cycle économique favorable

Dépendante à 50 % de la commande publique, la fédération départementale, via son chef de file, est actuellement "dans la partie positive du cycle électoral : celle où les collectivités investissent. Toutefois, nous resterons très attentifs au niveau de l’investissement local jusqu’en 2026." François Coville indique observer "une vraie volonté de faire. Je pense notamment au renouvellement des canalisations d’eau ou d’assainissement. Nous avons milité pendant des années sur ces sujets. La question de la gestion des ressources en eau fait avancer les choses." Le département compte 15 469 km de réseaux d’eau potable avec un taux de renouvellement des canalisations qui atteint 0,6 %.

Les travaux publics entrevoient aussi des leviers grâce à la transition écologique. Ainsi, plusieurs projets éoliens pourraient générer de l’activité "avec la réalisation des réseaux par nos entreprises". François Coville met aussi en avant les travaux liés à l’essor de la mobilité douce via la réalisation de pistes cyclables, de nouvelles voies de bus, … "Nous savons que ces chantiers vont être importants. Nous sommes dans l’attente car ils doivent faire l’objet d’une planification et ils nécessitent aussi des investissements financiers majeurs."

S’engager et recruter

En parallèle, la fédération travaille sur son empreinte carbone. Elle s’engage sur le volet de l’économie circulaire au travers du recyclage et du réemploi des matériaux sur les chantiers réalisés. "Nous travaillons beaucoup sur la réutilisation des matériaux pour faire des remblais d’assainissement par exemple. Aujourd’hui, il faut aussi que nos clients soient convaincus et intègrent cette dimension-là lorsqu’ils passent des marchés." Des actions sont ainsi engagées auprès des maîtres d’ouvrage afin de "décliner des pactes d’engagement avec des indicateurs chiffrés". Les professionnels des travaux publics pourraient espérer passer de 20 à 30 % de matériaux réutilisés aujourd’hui à 50 % demain.

La fédération est aussi soucieuse de la décarbonation et notamment pour ses engins de travaux publics. Elle souligne aujourd’hui faire face "à l’absence d’alternatives technologiques pour faire évoluer le parc d’engins avec de nouvelles motorisations."

Outre la conjoncture et ses engagements, la filière rappelle que son plus gros défi reste de trouver des collaborateurs. S’ils sont aujourd’hui plus de 13 000 en région et près de 3 000 dans le Morbihan, il manque encore entre 500 et 1 000 salariés pour répondre aux besoins des entreprises. Alors que le CFA régional, qui est basé à Ploërmel, affiche complet, la fédération vient d’ouvrir une nouvelle antenne à Brest.

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