Pas-de-Calais
La discrète Goudalle Charpente sort du bois
Pas-de-Calais # BTP

La discrète Goudalle Charpente sort du bois

S'abonner

Récompensée lors des derniers Trophées de l'Industrie régionaux, la PME du Pas-de-Calais Goudalle Charpente n'a pas eu d'autre choix que de sortir de sa discrétion. De quoi montrer le chemin parcouru depuis plus de 50 ans et sa réussite grâce à un matériau encore peu connu en France : le panneau de bois lamellé-croisé (ou CLT).

Goudalle Charpente prépare la plupart des éléments de ses constructions bois dans ses locaux de Preures (Pas-de-Calais), avant de les acheminer vers les chantiers de région parisienne — Photo : Jeanne Magnien - Le JDE

À l’entrée des locaux de Goudalle Charpente, à Preures (Pas-de-Calais), le prix obtenu lors des derniers Trophée de l’Industrie régionaux trône en bonne place. C’est que les 80 salariés de l’entreprise familiale de construction de bâtiments en bois sont très fiers de cette récompense. « Nous avons tous été très surpris d’avoir été désignés. Les salariés sont ravis comme si on avait gagné un Oscar ! », s’amuse Anne-Cécile Goudalle, directrice générale de l’entreprise et bru du créateur. « C’est la reconnaissance de notre travail et de notre parcours. » Et aussi, un coup de projecteur sur une PME qui prospère à bas bruit.

Son histoire commence en 1964, avec la création d’une menuiserie artisanale locale tournée vers le monde agricole, retrace Anne-Cécile Goudalle. Reprise en 1989 par la deuxième génération, l’entreprise prend un tournant plus technique et se spécialise dans les immeubles de bureaux. Aujourd’hui, le tertiaire représente 50 % du CA d'environ 10 M€ de Goudalle Charpente. « En 2018, nous avons construit 40 000 m², dont 25 000 m² de bureaux, principalement dans la métropole lilloise. Environ 30 % de notre activité repose sur des réalisations pour le public (groupes scolaires, salles de sport). L’activité agricole reste importante, avec les nouveaux marchés liés au bio ou à la méthanisation. Nous faisons très peu de maisons individuelles, ce n’est pas notre métier », détaille la dirigeante.

Le choix judicieux du lamellé-croisé

La spécificité de Goudalle Charpente – et la clé de son succès –, c’est d’abord le choix du matériau CLT plutôt que l’ossature bois, plus courante dans la construction bois. Le CLT, ou panneau de bois lamellé croisé ou contre-collé, est constitué de plusieurs couches de bois massif, pressées et collées. Allant jusqu’à 4 mètres sur 16, ces panneaux forment murs, planchers et toitures pour monter très rapidement des bâtiments, tout en offrant une isolation plus adaptée au climat régional.

« Nous avons découvert le CLT en 2002 et ça a été un tournant. Nous nous sommes équipés pour la taille numérique ; nous sommes les seuls au nord de Paris à découper nous-même les panneaux que nous posons. C’est un argument pour décrocher des contrats en sous-traitance : nos interlocuteurs savent que tout est réalisé en interne, avec beaucoup de précision et de réactivité », assure Anne-Cécile Goudalle, dont l’entreprise travaille régulièrement pour des grands donneurs d’ordre, notamment sur des chantiers parisiens.

En route vers les JO 2024

La PME n’hésite pas à investir régulièrement, jusqu’à 700 000 € en 2016, pour se doter de machines toujours plus fonctionnelles. Le bureau d’études qu’elle a créé en 2002 – l’un des rares spécialisés dans la construction bois en France – est également missionné régulièrement par des clients extérieurs.

Prochain grand défi de Goudalle Charpente : les Jeux Olympiques de 2024, à Paris. « Toutes les installations créées pour les JO seront à 100 % en bois. Il y a une carte à jouer pour toutes les entreprises du secteur, et nous comptons clairement faire partie de l’aventure », s’enthousiasme Anne-Cécile Goudalle.

Pas-de-Calais # BTP