Sylvain Boucher, à la tête de biscotterie La Chantéracoise depuis 2005, planche, plans à la main, sur l’agrandissement de ses deux sites de production. Objectif : anticiper la demande croissante sur de nouveaux produits. "La priorité, c’est l’extension de notre site de Saint-Léon-sur-l’Isle (Dordogne)", explique l’actionnaire majoritaire de la PME, ancien cadre de la grande distribution. L’usine, dans l’escarcelle de l’entreprise depuis que cette dernière a racheté la marque de biscuits Billeau en 2016, va bénéficier de 3 millions d’euros d’investissement pour du nouveau matériel et doubler sa surface, de 1 450 m2 aujourd’hui. "Plusieurs activités fonctionnent actuellement sur le même matériel. L’idée est de décupler nos activités de production, par exemple pour travailler en parallèle en biscottes, en toasts et en croûtons. Cela nous permettrait de prévoir des arrêts machines pour les entretenir et éviter des pannes. Nous avons aussi besoin de davantage de confort pour nos collaborateurs", détaille Sylvain Boucher. Les 54 salariés de La Chantéracoise, qui naviguent entre les deux sites distants de 4 kilomètres, guettent cette extension attendue fin 2024.
Quant au site historique de Saint-Germain-du-Salembre, qui abrite le siège et une autre usine, "nous réfléchissons aussi à l’agrandir mais ce sera pour plus tard."
Pérenniser l’activité
Pour Sylvain Boucher, le chantier dont les travaux devraient débuter d’ici la fin de l’année est une nécessité pour pérenniser l’activité. "Nous avons des demandes sur des marchés supplémentaires. On ne peut pas y aller faute de place. Nous sommes dans l’incapacité de répondre à des appels d’offres qui sont certainement nos produits de demain : gourmands, croustillants, avec de nouvelles saveurs, qui valorisent toujours le local et présentent davantage de traçabilité." Or, fabriquer de nouveaux produits impliquent le fonctionnement de davantage de machines, simultanément.
Menacée un temps de disparition, l’entreprise périgourdine affiche en 2022 un chiffre d’affaires de 5,5 millions d’euros (CA 2022 arrêté en mars 2023). Accompagnée par Bpifrance, elle est l’une des 19 PME du secteur agroalimentaire sélectionnées dans un programme d’aide à la structuration et à l’accélération de la croissance.
Résister à l’appel de la grande distribution
Chaque jour, La Chantéracoise fabrique 4 000 à 5 000 paquets de biscottes, qui demeurent son produit phare. Au fil des ans, la gamme s’est étoffée : de la biscotte traditionnelle, sans sucre, sans gluten, à la biscotte gourmande aux fruits, noisettes, chocolat, et en version briochée. Place a été faite aussi aux toasts, croûtons, aux biscuits et au développement d’une gamme bio. "Nos matières premières sont rigoureusement sélectionnées : nos farines haut de gamme proviennent de blés 100 % français, sans conservateur, ni additif", promet le dirigeant. "Nous privilégions les circuits courts, notre farine d’épeautre vient d’une commune voisine et le sel vient de l’île de Ré."
Les produits sont exclusivement distribués en boulangeries, épiceries fines, en magasins bio et de proximité. "Nous sommes sollicités régulièrement par la grande distribution. Nous tenons à cette notion de proximité. C’est notre ADN. Notre entreprise est née et grandit en Dordogne, la main-d’œuvre est locale. Notre politique commerciale est en cohérence avec ses valeurs et son histoire", affirme le dirigeant.
