Koateco, qui fait de la construction bois et isolation à Ploubezre, a été créée il y a 15 ans avec une philosophie forte. " Dès le début, le choix du statut de Scop (société coopérative de production) s’est imposé car nous étions trois à souhaiter créer un outil mais aussi à le partager", souligne Nicolas Lanoë, le gérant. "Nous aspirions également à fonder une entreprise en en portant les responsabilités à plusieurs". Peu à peu, l’équipe s’est étoffée passant de quatre à, aujourd’hui, sept salariés. "Huit à la prochaine rentrée mais avec la volonté de garder une structure à taille humaine."
Particularité du statut Scop, les salariés sont associés majoritaires et détiennent au moins 51 % du capital. Le dirigeant est élu par les salariés coopérants et le partage du profit équitable. Enfin, toutes les décisions sont prises collégialement lors de votes.
Neuf semaines de congé par an
L’équipe de Koateco a opté pour des valeurs fondamentales "concernant les conditions de travail afin de privilégier l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale." Un système de temps de travail annualisé a été mis en place, dès le début, pour alléger les heures hebdomadaires." En tant que chef d’entreprise, j’effectue en moyenne 34 heures par semaine comme l’ensemble des salariés. Sans impacter les salaires et le résultat de l’entreprise. Pour y arriver, certaines semaines on travaille plus, d’autres moins. Nous envisageons d’ailleurs de passer à 32 heures."
Les jours de congé sont également plus nombreux que dans une entreprise classique. "Nous profitons tous d’une semaine de congé à toutes les vacances scolaires, un mercredi sur deux et quatre semaines l’été". Soit neuf semaines de vacances par an.
Responsabilité et fidélité
Le chiffre d’affaires s’élevait à 664 000 euros en 2022 avec une projection, pour 2023, de 700 000 à 800 000 euros et une rentabilité autour de 10 %. Lorsque le résultat est positif, ce qui a été le cas - exception faite d’une seule année au cours des 15 ans d’existence de l’entreprise- le bénéfice est reversé en trois parts. "Une pour l’entreprise, une pour les salariés et la troisième pour les salariés coopérants. Cette répartition est décidée collectivement par les coopérants. Au début, nous remettions un tiers à chaque partie, ce qui nous a permis de constituer une réserve pour consolider l’entreprise. Maintenant que nous avons un matelas suffisant, environ 70 % du résultat est reversé aux salariés." Soit l’équivalent de deux à trois mois de salaire supplémentaires. "L’année dernière, ce sont 67 000 euros qui ont été partagés, dont 15 % supplémentaires aux coopérants et 15 % pour l’entreprise. À titre d’exemple, l’apprenti que nous avions cette année-là a reçu 2 500 euros."
Pour le dirigeant, ce fonctionnement crée "un cercle vertueux et soude l’équipe. Ici, pas ou peu de turn-over. Ça responsabilise tout le monde car nous visons tous la pérennité de l’entreprise."
