L’épopée internationale d’Ax’Eau, une société experte en hydro pathologie, installée à Châteaurenard dans les Bouches-du-Rhône, a commencé en 2018, en Côte d’Ivoire. À l’époque, cette société, qui favorise une gestion durable de la ressource en eau en maîtrisant les fuites dans les réseaux de distribution, exploite un premier contact : "sans aucune aide publique, nous avons réussi à décrocher un contrat d’1,4 millions d’euros, en vendant notre savoir-faire, la recherche de fuites non destructive, à la société des eaux de Côte d’Ivoire. Nous avons créé des méthodes de travail, formé 48 personnes et cette expérience nous a permis de matérialiser notre potentiel de travail à l’étranger", explique Philippe Pagenaud, le directeur du développement, associé aux côtés du fondateur, Cyril Muntzer.
La conquête de l’Afrique
Depuis cette première expérience, l’Afrique est devenue le nouveau terrain de jeu de cette entreprise, qui réalise 8 millions d’euros de chiffre d’affaires et compte 120 collaborateurs. Au Maroc, en Irak, en Algérie, en Afrique du Sud, Ax’Eau gagne du terrain et décroche une moyenne de 10 à 12 nouveaux contrats par an, dont le dernier en date se déroule à Madagascar. "Nous intervenons ainsi à Tamatave, une ville secondaire, dans le cadre du Fasep (Fonds d’études et d’aide au secteur privé)", confie Philippe Pagenaud. Et d’ajouter : "Ce programme favorise l’apprentissage des PME qui vont à l’export tout en aidant des pays ayant des besoins en structuration, à l’image de Madagascar où nous allons réaliser des actions de recherche de fuites, délivrer des formations et transférer des méthodes de travail. Ce contrat, décroché avec HydroConseil, une entreprise installée dans le Vaucluse et spécialisée dans le renforcement des services publics essentiels, mobilise 14 experts durant 22 mois pour un budget de 620 000 euros."
La belle image d’un savoir-faire français
Partant du postulat que l’appétit vient en mangeant, Ax’Eau compte bien poursuivre sa percée à l’export, sans toutefois griller les étapes. "Ax’Eau n’a jamais fait appel à des fonds extérieurs. L’entreprise est détenue par ses fondateurs, Cyril Muntzer et moi-même, ainsi que ses directeurs régionaux. Nous montons donc les marches les unes après les autres avec la volonté de conserver notre indépendance", précise le directeur du développement. L’entreprise a investi 200 000 euros sur deux ans pour recruter un responsable export ou participer à des salons internationaux et ainsi "soutenir un plan de développement ambitieux, fait de pragmatisme et d’opportunisme, avec l’aide de bailleurs de fonds internationaux (AFD, banque mondiale..,) ou de financements privés." Après avoir réalisé un peu plus de 400 000 euros au-delà des frontières françaises, les dirigeants espèrent dépasser le million d’euros en 2023. "Vue de l’étranger, la France et ses entreprises du secteur de l’eau détiennent une compétence pointue et nous voulons saisir cette opportunité de développer une offre à destination des acteurs publics, qui ont besoin de gérer leurs ressources sur le long terme", ajoute Philippe Pagenaud, qui n’en délaisse pas moins le marché français, qu’il juge très dynamique et qui a porté, jusque-là, la croissance de l’entreprise, qui avoisine les 30 % par an.
Une entreprise à fort potentiel
Dans un contexte de consolidation du marché, Ax’Eau, qui fait partie de la communauté des entreprises à haut potentiel de Rising Sud, l’agence de développement économique de la Région Sud, n’exclut pas l’éventualité de saisir des opportunités de croissance externe. Cantonnée à la Provence jusqu’en 2015, Ax’Eau a depuis déployé son expertise à l’échelle nationale, à la faveur d’un marché de recherche de fuites pour le compte de la ville de Paris, remporté l’année précédente. "Nous comptons 21 agences sur l’ensemble du territoire et avons créé six filiales, pilotées par des directeurs associés au capital de l’entreprise. Trois d’entre elles (Paris, Lyon, Grand Est) sont des créations ex nihilo, les deux autres (Nantes et Bordeaux) sont issues de deux opérations de croissance externe."
