Investisseurs étrangers : 18 projets pour la Bretagne

Investisseurs étrangers : 18 projets pour la Bretagne

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Enquête Ce n'est pas sans efforts que la Bretagne arrive à séduire. Elle a encore du pain sur la planche pour décoller de sa 11e place nationale en nombre de projets.
— Photo : Le Journal des Entreprises

La Bretagne attire les étrangers. Mais pas seulement les touristes ! La région est en effet une terre attractive pour les investisseurs, qui sont nombreux à venir y monter des projets. Et de plus en plus. En 2012, d'après le bilan de l'Observatoire des investissements étrangers (rendu par Bretagne Développement Innovation), la région a attiré 18 nouveaux projets d'investissements étrangers. Le meilleur résultat depuis 2004. Cela représente 735 emplois créés ou maintenus, dont 63 % concernent le Finistère (contre 5 % en 2011) et 28 % l'Ille-et-Vilaine. Ces projets sont majoritairement portés vers la filière IAA, et proviennent de neuf pays différents, qui à 22 % s'implantent pour la première fois en France.




Haut capital humain breton

S'ils choisissent la Bretagne, c'est qu'elle a des atouts. " Les étrangers ont l'image d'une région innovante, souligne d'abord Sébastien Le Gall, enseignant chercheur à l'Université de Bretagne Sud. Pour 73 % des entreprises interrogées* la Bretagne est "ouverte" à la nouveauté ". Selon l'étude, l'attractivité de la région résulte avant tout de l'existence " d'un haut niveau de capital humain et d'un dynamique spécifique du tissu productif ". Sans mettre de côté l'environnement agréable et les infrastructures. Par contre, la Bretagne pâtirait de l'absence de grands centres de consommation, d'après la majorité des directeurs, et de la relative faiblesse des débouchés potentiels locaux. Il y a donc encore des progrès à faire pour attirer les investisseurs étrangers sur les terres bretonnes. La région ne se situe en effet qu'au 11e rang national au niveau des projets et des emplois en 2012 (au 13e rang si l'on fait le total entre 2008 et 2012). Mais un secteur fait remonter la Bretagne au 5e rang national concernant le nombre de projets d'investissement de R & D : elle est la première région de l'Ouest avec 26 projets sur 2001-2012 (contre 9 en Normandie et 9 en Pays de la Loire par exemple). Ces centres de R & D sont majoritairement des établissements travaillant dans le numérique (15), mais aussi dans les IAA (4), autre secteur d'excellence de la région.




Du progrès à faire pour attirer les chercheurs...

Emerge aussi le secteur des biotechnologies, avec trois centres de R & D. Néanmoins, la Bretagne se classe seulement au 18e rang national pour l'accueil de chercheurs étrangers : le poids des enseignants chercheurs de nationalité étrangère n'est que de 6,7 %, contre 8,4 % en moyenne en France. Autre difficulté et non des moindres, avec la crise, il faut redoubler d'efforts pour attirer les investisseurs. En témoigne Idéa 35 : " Nous avons pratiquement doublé les contacts d'entreprises (Ndlr, un millier). En doublant les efforts, nous arrivons à atteindre le même niveau que 2012, c'est la conjoncture... ", indique son directeur Andrea Ravarino. L'agence économique est " sur le pont ". En 2012, elle a implanté 15 nouvelles sociétés tous horizons confondus (contre 27 en 2010) dont le Québécois DBO Expert, EmulBitume, Proservia... Elles ambitionnent de créer 189 emplois sous trois ans, la moitié basée hors de Rennes Métropole. " 2013 s'annonce sur le même rythme avec déjà huit entreprises implantées. " Mais deux fois plus de contacts en amont.




*Baromètre 2012 réalisé par BDI en collaboration avec l'UBS et BCI. L'étude a identifié 384 cibles, et 59 directeurs ont répondu à l'enquête.