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Intelligence artificielle : le projet toulousain labellisé
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Intelligence artificielle : le projet toulousain labellisé

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Le projet d'Institut interdisciplinaire d'intelligence artificielle (3IA) Aniti de Toulouse vient d'être définitivement labellisé. Avec Grenoble, Nice et Paris, la Ville rose accueillera ainsi son institut 3IA avec applications privilégiées dans le transport, l'environnement et la santé. La structure devrait mobiliser au moins 86 M€ de financements publics et privés sur quatre ans.

Toulouse est définitivement sélectionnée pour accueillir un institut d'intelligence artificiel spécialisé dans le transport, l'environnement et la santé. — Photo : Cyril Fresillon/CNRS Photothèque

Heure de vérité pour les quatre métropoles en lice pour accueillir un des Instituts interdisciplinaires d'intelligence artificielle (3IA) voulus par le gouvernement. Avec Nice, Grenoble et Paris, Toulouse vient d'obtenir la labellisation définitive de son programme Aniti, après examen par le jury international présidé par Mme Aude Billard, professeure à l'École polytechnique fédérale de Lausanne.

Cette labellisation s'assortit de 86 M€ de financements publics et privés mobilisés sur quatre ans, ainsi que de recommandations sur les spécialités à privilégier sur chaque site. À Toulouse, il s'agit du transport, de l'environnement et de la santé.

Une spécificité : l'IA hybride

Élaboré en collaboration avec 200 chercheurs, 33 laboratoires et plus d’une trentaine d’industriels de l’écosystème local, le projet Aniti s’est tout naturellement orienté vers les secteurs mobilité, transports, environnement, agriculture, robotique pour l’industrie, services du futur et santé. « La spécificité du programme toulousain est de chercher à développer une intelligence artificielle hybride, expose Mohamed Kaaniche, directeur de recherches au Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (Laas-CNRS) et coordinateur du projet Aniti. Notre proposition associe les algorithmes basés sur les données – machine et deep learning – avec des modèles qui permettent de prouver des propriétés importantes, comme la fiabilité ou l’absence de biais dans les algorithmes ».

La certification de systèmes critiques, pour l’aéronautique par exemple, et l’utilisation de l’IA comme moyen d’aide à la décision, notamment dans le développement d’interfaces clients, sont des axes de recherche privilégiés.

Création de 100 start-up d'ici 2023

Aniti prévoit aussi la création d’une centaine de start-up d’ici 2023. Côté formation, le flux d’étudiants en IA devrait doubler. Un comité a déjà été créé pour construire une offre de formation continue et en apprentissage : elle comprendra l’ajout d’une composante IA à des cursus existants dès le lycée, et la création de nouveaux parcours selon les besoins des grands groupes et PME de la région.

Les activités de l’institut toulousain seront déployées sur le campus de Rangueil-Montaudran, en lien avec la Maison de la recherche et de la valorisation ou encore le B612. « De nombreuses synergies ont émergé lors de la phase de préparation d’Aniti car les besoins de l’industrie en matière d’intelligence artificielle sont réels, conclut Mohamed Kaaniche. Grâce à cette labellisation, les projets proposés vont mettre moins de temps à aboutir, ce qui est précieux dans un contexte international très concurrentiel. » Enfin, en complément de l'action des 3IA, deux appels à projets doivent être lancés dans les tous prochains jours par l'ANR. Ils mobiliseront chacun environ 20 M€ et porteront sur des chaires individuelles en IA et des programmes doctoraux.

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