Intelligence artificielle : la région aux aguets
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Intelligence artificielle : la région aux aguets

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Si l’intelligence artificielle s’étend dans tous les secteurs de l’économie, les entreprises d'Auvergne-Rhône-Alpes s’en saisissent. Les exemples dans le milieu économique et éducatif ne manquent pas pour faire de la région, un territoire à la pointe sur le sujet de l’IA.

— Photo : Le Journal des Entreprises

De la marketplace d’acquisition de données conçue par Dawex (Lyon) à la société d’ingénierie et de conseil Neovision (Grenoble), l’intelligence artificielle s’étend. Outre l’industrie, les marchés de la mobilité et de la santé sont parmi les plus concernés. La pépite lyonnaise Navya propose déjà une application concrète avec sa navette autonome. Les Hospices Civils de Lyon l’expérimentent pour aider au diagnostic ou penser une médecine prédictive. En Auvergne Rhône-Alpes, plus de 170 entreprises utilisent l’IA. Les 80 start-up recensées totalisent même plus de 280 millions d’euros levés en cinq ans.

L’éducation n’est pas sans réponse. Écoles et universités se l’approprient et concentrent 15 % des formations nationales. Avec plus de 750 chercheurs, la région s’impose comme le deuxième pôle de recherche publique en France sur l’IA, grâce à l’Inria, au CEA ou à l’Institut 3IA de Grenoble, récemment labellisé par l’État. La R & D privée est tout aussi dynamique avec Naver, STMicroelectronics, Michelin ou Criteo. Microsoft ne s’y est d’ailleurs pas trompé en créant en juin une promotion dédiée avec l’école Simplon à H7. Les colloques estampillés IA fleurissent et confrontent aussi bien les opportunités business du machine learning et de l’algorithmie à l’éthique et à la protection des données personnelles.

Une effusion qui ne passe pas inaperçue. Une étude [1] pointe qu’en dehors de Paris « plusieurs grandes villes commencent à s’organiser sur la thématique IA. Avec l’aide de la puissance publique pour amplifier les efforts et dans le cadre d’une stratégie bien ciblée, Lyon pourrait rejoindre le peloton de tête mondial. »

Une reconnaissance qui ne vaut pas victoire ! L’IA doit encore infuser dans l’ensemble du tissu d’entreprises. De même, une plus grande mixité demeure impérative « pour renforcer l’éthique et l’égalité des algorithmes », selon Juliette Jarry, vice-présidente au numérique à la Région. Une question clé dont la puissance publique aura à se saisir rapidement. L’enjeu ? Formaliser un cadre réglementaire contraint sans brider la capacité d’innovation des entreprises.


[1] DGE, « Intelligence artificielle : État de l’art et perspectives pour la France », février 2019.

# Innovation # Politique économique