Immobilier neuf : grippée, la locomotive lilloise cherche le rebond
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Immobilier neuf : grippée, la locomotive lilloise cherche le rebond

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Le Cecim Nord, qui regroupe l’essentiel des promoteurs immobiliers des Hauts-de-France, dévoile son observatoire régional du logement neuf. Si 2021 représentait une année de rebond, 2022 témoigne d’un marché en contraction.

Les promoteurs immobiliers des Hauts-de-France tirent un bilan 2022 très en deçà de leurs espérances — Photo : Didier Gazanhes/JDE

Des chiffres peu encourageants. Las, les promoteurs immobiliers des Hauts-de-France tirent un bilan 2022 très en deçà de leurs espérances. “Après une année 2020 marquée par la pandémie de Covid, 2021 marquait un véritable rebond immobilier. 2022 s’est amorcée sur cette bonne dynamique mais c’était sans compter sur la guerre en Ukraine”, décrit Jean-Michel Sede, président du Cecim Hauts-de-France. Il énumère : hausse du coût de la construction en raison de l’augmentation du coût des matériaux, rareté et donc prix élevé du foncier disponible, nouvelles réglementations environnementales et difficultés d’accès aux crédits pour les particuliers, inflation... autant d’éléments venus gripper la fabrique des logements neufs.

La place lilloise à la peine

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : par rapport à 2021, le volume de réservation des logements collectifs a chuté de 30 % sur le schéma de cohérence territoriale (Scot) de Lille, zone la plus dynamique des Hauts-de-France. Soit un volume de 1 614 logements, un niveau semblable à celui de l’année du confinement. Le prix moyen s’établit quant à lui à 4 000 euros TTC du m2, en hausse de 7 % par rapport à 2021, qui s’explique en partie par la répercussion de la hausse des coûts des travaux. Mais Lille reste dans la queue de peloton au classement des villes les plus chères de France.

Le Scot de Lille représente désormais 54 % des réservations régionales contre 66 % en 2021 et près de 75 % il y a encore quelques années. “Le territoire lillois est à l’arrêt alors que c’était la locomotive, se désole Sébastien Beurel, directeur général du promoteur immobilier lillois Nacarat. Depuis deux ans, il y a une tendance à la démétropolisation et à une renaissance rurale, un phénomène qui s’accélère d’ailleurs.” Une tendance qui profite aux petites communes, qui offrent parfois davantage de souplesse administrative et facilitent la sortie de nouveaux programmes.

À l’image de la tendance française, l’offre disponible en collectif est en hausse de 11 % pour atteindre 2 235 logements fin 2022. “Attention, la difficulté de reconstitution de l’offre demeure. Nous devons travailler à la préparation du rebond”, préviennent les promoteurs.

Ces derniers redoutent par ailleurs l’arrêt du dispositif Pinel, annoncé pour fin 2024, alors que la part des investisseurs représentent 63 % des acheteurs dans le collectif. Au tableau des bonnes nouvelles toutefois, “la confirmation de la prolongation du tramway en périphérie lilloise, qui permettra de densifier plus”, espère le président du Cecim.

Amiens demeure attractive

À noter, la bonne tenue du marché amiénois. La préfecture de la Somme maintient son attractivité. “Le marché est porté par les investisseurs et il ne s’essouffle pas, note Sébastien Beurel, de Nacarat. Amiens fait partie de ces villes report, où le prix au mètre carré commence à rejoindre celui de la métropole lilloise.” Il a ainsi bondi de près de 10 % sur l’année.

Jean-Michel Sede esquisse “un début d’année 2023 confirmant le rythme du dernier trimestre 2022”. Il laisse entrevoir une activité compliquée pour les promoteurs, quand bien même la demande en logements reste insatisfaite dans la métropole lilloise.

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